Suite à l’humiliation subie face au discours professoral du vice-président des États-Unis J.D. Vance au Sommet pour intelligence artificielle (IA), l’Union Européenne (UE) a pris conscience de son retard dans ce domaine et a décidé de réagir de manière ambitieuse. Pour cela, elle prévoit d’investir massivement afin de rattraper son retard sur les États-Unis et la Chine, et de se positionner comme un acteur majeur de cette révolution technologique.
Dans nos colonnes, l’essayiste et médecin Laurent Alexandre ne voyait aucun acteur politique européen se dresser pour faire face aux investissements massifs états-uniens en intelligence artificielle. Il semble, cette fois, s’être trompé puisque, suite à l’IA Summit, l’UE a décidé de mobiliser un total de 200 milliards d’euros en IA. Ce financement proviendra certes de plusieurs sources qui existaient déjà pour d’autres usages : 150 milliards d’euros seront apportés par de grandes entreprises via l’initiative EU AI Champions, qui regroupe plus de 60 sociétés.
Un ambitieux projet européen
Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission Européenne, a salué cette initiative comme étant le plus grand partenariat public-privé au monde pour le développement d’une IA fiable. Elle souligne que la course au leadership dans l’IA est encore ouverte et que la première place est encore accessible.
L’UE s’engage, de son côté, à investir 50 milliards d’euros. De plus, 20 milliards d’euros seront spécifiquement alloués à la construction de « gigafactories », des usines géantes dédiées à la production de technologies liées à l’IA. Cette initiative d’investissement, baptisée InvestAI, a pour but de donner à l’Europe les moyens de ses ambitions en matière d’IA. Il s’agit notamment de fournir la puissance de calcul nécessaire à l’entraînement des modèles d’IA, sans avoir à dépendre des fournisseurs de cloud américains. InvestAI prévoit d’investir 10 milliards d’euros dans ces supercalculateurs publics, augmentant ainsi l’investissement actuel qui était de seulement 1,96 milliard d’euros.
Des chercheurs de renom, dont Yann LeCun, ont salué l’initiative de l’UE et ont insisté sur l’importance de se concentrer sur les talents, l’excellence et la liberté de recherche pour que ce projet ambitieux puisse se concrétiser.
La Rédaction
(Photo Eliot Blondet/ABACAPRESS.COM : la présidente de la Commission Ursula Von der Leyen à l’IA Summit de Paris)
