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Bouchez lorgne la Flandre et scrute les scores de l’Open Vld

par Ludovic Delory
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Georges-Louis Bouchez nous accorde une longue interview pour discuter du Fédéral, pour commenter les communales, évoquer les personnalités de son parti et dévoiler son projet pour la Flandre. Entre le Nord et le Sud, le déséquilibre entre les formations politiques libérales est patent. Le président du MR lance le projet de venir « aider » l’Open Vld. Quitte à implanter le MR en Flandre, à l’image de la N-Va lors du scrutin de juin ?

21 News : Georges-Louis Bouchez, merci d’accorder ce long entretien à notre nouveau journal. Quand vous voyez l’état de l’Open Vld, est-ce que ça vous donne envie de construire quelque chose avec le MR en Flandre ? Un peu comme l’a fait la N-Va en venant en Wallonie pour le scrutin de juin ?

Georges-Louis Bouchez : Oui. Il faut laisser le temps à l’Open Vld de se reconstruire progressivement. Mais objectivement, on devra faire l’évaluation dans les prochains mois. Exister sans un parti frère ayant une taille significative, c’est un problème dans notre pays. Nous serions encore plus forts avec un pendant flamand. D’autant plus qu’on voit les sondages : je suis le politique francophone qui arrive premier du côté flamand. On constate qu’il y a un vrai soutien à nos idées. Et donc oui, je n’exclus pas d’aller faire un tour dans les sections Vld prochainement pour voir ce qu’il en est. Pour aider. Est-ce que ça doit se faire sous la forme de listes Open Vld-MR ? D’un Open Vld tout court ou est-ce qu’à la fin on va devoir lancer une offre ? Je n’exclus vraiment rien, mais ce qui est certain, c’est qu’on ne restera pas inactif si on voit qu’on a un parti frère qui reste aux alentours de 7 %, ça c’est pas possible. On ne peut pas avoir un tel différentiel : 30 d’un côté, 7 de l’autre ça ne va pas. Surtout qu’il y a un vrai terreau. En Flandre, lancer un parti libéral, je pense que ça a du sens.

21 News : Et donc clairement c’est, à défaut d’être un projet, une piste de réflexion ?

G.-L. B. : Je peux même vous dire que c’est un projet. Si on voit que, dans les prochains mois, l’Open Vld ne redémarre pas, je sais d’ailleurs assez bien comment mettre ça en œuvre.

21 News : La Belgique aura-t-elle un gouvernement pour la mi-novembre ?

G.-L. B. : Cela me paraît un peu tôt, mais début du mois de décembre, j’espère bien, oui. Cela nous permettra d’avoir un budget opérationnel pour toute l’année 2025. Plus vous démarrez tard, plus vous réduisez votre délai d’action. Je préfère prendre quelques jours de plus et avoir un bon accord plutôt que de m’enfermer à tout prix dans une date.

« Bart De Wever est prévenu »

21 News : Bart De Wever fera-t-il un bon Premier ministre ?

G.-L. B. : Il est prévenu : quand on veut devenir pape, il faut célébrer la messe de minuit. Il faudra qu’il soit présent au 21 juillet, qu’il chante l’hymne national, qu’il prépare le bicentenaire de la Belgique. Après, pour le reste, en termes de capacités de gestion, d’intelligence, de travail, oui, il a de nombreuses qualités. Il a par ailleurs la légitimité démocratique, il est bon bilingue, son français s’améliore. Donc, il y a peu d’arguments qui permettraient de dire qu’il ne doit pas être Premier ministre. Je pense que son vrai problème, il est avec lui-même et ses militants. En tant que président de parti nationaliste, c’est bizarre de vouloir devenir Premier ministre de la Belgique. Mais de mon point de vue, il n’y a pas de difficulté à ce qu’il soit Premier ministre.

21 News : Quelles seront les priorités de l’Arizona ?

G.-L. B. : Je pense qu’au niveau fédéral, il y en aura trois. Il y aura un dossier fiscalité et travail. C’est là-dessus qu’on a été élu. Donc ça, moi, je l’ai dit : baisses d’impôts, meilleure récompense du travail, modification des règles en matière de marché, du travail, de maladie. Deux, il y a un immense enjeu en termes de sécurité. D’ailleurs, je pense qu’on doit avoir un ministre de l’Intérieur qui a plus de leviers. Je ne suis pas certain qu’il faille multiplier les secrétariats d’État ou faire exploser les compétences, par exemple en matière de sûreté, avec des services à la Défense, d’autres à la Justice, certains à l’Intérieur. Je pense qu’il faut au contraire essayer de rationaliser. Et le troisième, c’est le travail budgétaire qui va être colossal. Moi, je pense qu’on doit vraiment se fixer sur ces trois grands axes, pour remettre de l’ordre dans le pays, de l’ordre sur le plan budgétaire, de l’ordre sur le plan économique et social et de l’ordre sur le plan sécuritaire.

Cumul : président du MR et ministre de l’Intérieur ?

21 News : Ça intéresserait le MR, un super portefeuille de l’intérieur ?

G.-L. B. : Je pense que le MR a plusieurs portefeuilles qui peuvent l’intéresser effectivement : Finances, Économie, Emploi. Mais l’Intérieur fait aussi partie de notre ADN. Et le troisième, c’est le travail budgétaire qui va être colossal. Moi, je pense qu’on doit vraiment se fixer sur ces trois-là, sur ces trois grands axes, pour remettre de l’ordre dans le pays, de l’ordre sur le plan budgétaire, de l’ordre sur le plan économique et social et de l’ordre sur le plan sécuritaire.

21 News : Et il vous plairait, le portefeuille de l’Intérieur, à titre personnel ?

G.-L. B. : J’ai toujours dit que la présidence, pour moi, restait fondamentale parce qu’il y a quand même un chantier à mettre en œuvre. il est évident que je pense que ce serait bien que ceux qui négocient l’accord du gouvernement montent dans le gouvernement à un moment ou à un autre.

21 News : En cumulant avec le poste de président du MR ?

G.-L. B. : Je ne ferme pas du tout la porte à cela parce que je pense aussi que la vie politique doit vous amener à évoluer dans votre rôle et dans votre travail. La question c’est : est-ce que c’est maintenant ou est-ce que c’est après ? À voir.

21 News : Un gouvernement fédéral qui verrait le retour de Charles Michel et Didier Reynders ?

G.-L. B. : (Pause) Écoutez, je ne vais pas faire le casting maintenant. Je ne crois pas qu’ils en aient l’espoir ou qu’ils soient demandeurs. À mon sens, je pense qu’il y a des gens qui ont un parcours tellement extraordinaire que ce serait comme revenir une case en arrière quand on a dominé les hautes fonctions européennes. Aujourd’hui, j’ai renouvelé assez significativement les castings wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Le but est de procéder de la même manière du côté Fédéral, qui aura certainement l’une ou l’autre personne d’expérience. Mais il y aura aussi des nouveaux.

La suite de notre entretien avec Georges-Louis Bouchez : il sera question du pluralisme des médias (mardi) et de la situation politique à Bruxelles (mercredi).

Interview : L.D. et V.S.

(Photo : 21 News)

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