Sur le réseau X, le 21 octobre dernier, Georges Malbrunot, journaliste au Figaro spécialisé dans le Moyen-Orient, évoque un accord choquant entre Emmanuel Macron et le Hezbollah. En échange de son silence sur l’arsenal militaire du groupe terroriste libanais, Macron aurait facilité l’obtention du contrat juteux pour la reconstruction du port de Beyrouth au profit de Rodolphe Saadé, milliardaire proche du président et propriétaire de BFMTV, un média qui a fortement contribué à l’accession à l’Élysée d’Emmanuel Macron.
Les déclarations d’Emmanuel Macron en faveur du Liban et ses joutes verbales avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (« On ne combat pas la barbarie avec de la barbarie ») cacheraient-elles des raisons plus terre-à-terre ? Le journaliste s’interroge.
Des convergences et des questions
Tout commence avec l’explosion qui ravage le port de Beyrouth le 4 août 2020. La reconstruction est confiée à CMA-CGM, l’entreprise de Rodolphe Saadé, un intime du président. Selon Malbrunot, cet accord ne tient pas du hasard, mais d’un deal orchestré au sommet de l’État français. Macron aurait promis de ne plus évoquer les armes du Hezbollah lors de ses déplacements au Liban, en échange de la mainmise de CMA-CGM sur ce contrat juteux. Les liens entre le Hezbollah, organisation terroriste soutenue par l’Iran, et les intérêts financiers de Saadé deviendraient alors, selon le reporter, plus que troublants.
Un autre détail vient renforcer l’hypothèse de Malbrunot : Saadé figurait parmi les invités d’Emmanuel Macron lors de son voyage en avion au Liban (à lire dans « Le déclassement français/Elysée, Quai d’Orsay, DGSE : les secrets d’une guerre d’influence stratégique”, ditions Michel Lafon). Le journaliste met en lumière à tout le moins une forme de bienveillance de Macron à l’égard du Hezbollah au profit de contrats juteux.
Début septembre 2020, on voyait d’ailleurs le président de la République française traiter Georges Malbrunot de « mesquin ».
Photo Ammar Abd Rabbo/ABACAPRESS.COM : le président français Emmanuel Macron discute avec le reporter Georges Malbrunot (Beyrouth, 1er septembre 2020)
