Le constructeur Volkswagen a annoncé ce lundi la fermeture d’au moins trois de ses usines sur le sol allemand. Une nouvelle redoutée par son patron, qui annonçait le mois dernier craindre la concurrence asiatique. La nouvelle donne économique, dans le secteur automobile européen, risque de laisser des dizaines de milliers d’emplois sur le carreau.
Lors d’un comité d’entreprise organisé ce lundi matin, le groupe Volkswagen a fait part de son intention de fermer au moins trois de ses sites VW situés sur le territoire allemand. Daniela Cavallo, présidente du Comité d’entreprise du constructeur allemand, a ajouté que la taille de toutes les usines VW situées en Allemagne sera réduite. « Toutes les usines allemandes sont concernées par ce plan », a-t-elle précisé. Le groupe s’apprête à opérer des licenciements massifs, des fermetures partielles de site et des délocalisations.
Les syndicats craignent au total des dizaines de milliers de pertes d’emploi, sur les quelque 120.000 personnes employées en Allemagne par VW. La marque exploite dix usines dans le pays. Celle située à proximité du siège social de Wolfsburg (Nord) emploie à elle seule près de la moitié des travailleurs.
Moteurs électriques et voitures asiatiques
Cette nouvelle ne tombe pas du ciel. Début septembre, le PDG de Volkswagen Oliver Blume avait annoncé la couleur, en pointant du doigt la concurrence venue d’Asie. « On achète moins de véhicules en Europe. Dans le même temps, de nouveaux concurrents asiatiques entrent en force sur le marché. Le gâteau est devenu plus petit et nous avons plus de convives à table », avait-il déclaré au journal Bild am Sonntag.
Les réductions de coût mises en place n’ont pas suffi : VW est resté très attachée à l’Allemagne. Nombre d’économistes avaient souligné que la localisation en Allemagne amenait l’entreprise au-devant de gros problèmes en raison de la désindustrialisation accélérée du pays. En outre, les coûts de recherche et développement ont explosé, ces dernières années, chez le premier constructeur européen. L’an dernier, 13,5% du chiffre d’affaires du secteur automobile allemand était consacré à la recherche dans les nouvelles technologies (batteries et logiciels). Oliver Blume avait promis à ses investisseurs de faire retomber ce taux sous les 11% en 2027. L’avènement du moteur électrique aura donc joué un rôle non négligeable dans cette restructuration chez le géant industriel allemand.
L. M.
(Photo Belgaimage)