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Apartheid de genre en Afghanistan

par Rédaction
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La restriction annoncée en août par le régime misogyne des Talibans afghans a été publiée sous forme de loi : elle interdit aux femmes afghanes de se parler en rue et aussi de prier à voix haute. Une attaque supplémentaire pour les « droits » des femmes dans ce pays, dont les principaux revenus sont tirés de l’opium.

La bérézina du retrait américain en Afghanistan sous l’ère Biden revêt un caractère encore plus dramatique pour les 20 millions de femmes afghanes, désormais de véritables « citoyennes au rabais », avec une loi promulguée par le ministre afghan de la Promotion de la vertu et de la Prévention du vice. Elle leur interdit la conversation en rue mais aussi la prière à voix haute. Les femmes doivent désormais chuchoter et sont, bien évidemment, interdites de chanter.

Selon Madame-Figaro, « les contours de ces nouvelles restrictions restent cependant nébuleux et flous. Le porte-parole adjoint du gouvernement afghan a expliqué que ces règles seraient ‘’mises en œuvre de manière très douce, en éclairant la compréhension des gens et en les guidant’’ », soit « spirituellement ».

Génocide de genre

La féministe Elisabeth Badinter a récemment qualifié cette politique de « génocidaire de genre » pire qu’un « apartheid sexuel » et appelé l’ONU et la Communauté internationale à réagir. Pour Mme Badinter, veuve de Robert Badinter abolisseur de la peine de mort en 1981 avec François Mitterrand, les femmes afghanes subissent une déshumanisation totale sous le régime taliban, où elles sont privées de tous leurs droits fondamentaux et contraintes à une existence dans l’ombre, uniquement pour servir les hommes : une condition presque animale.

Elle critique également le silence de l’Occident, qu’elle considère complice par son inaction, et appelle à une réaction internationale concertée pour reconnaître et combattre ce qu’elle décrit comme « une atrocité majeure de notre époque ». Elle lance en passant une pique aux néoféministres wokes : «  En ce qui concerne la nouvelle génération de féministes, qui flirte avec le wokisme, nombre d’entre elles considèrent qu’elles partagent un même statut de victime avec les racisés, les musulmans et les minorités sexuelles. Il y a là une alliance implicite entre tous ceux et toutes celles qui se considèrent comme les victimes de l’homme blanc, occidental et colonisateur, suspecté de racisme et d’islamophobie. Les femmes des pays musulmans radicalisés en paient cher la note : l’absence de liberté et d’égalité. Leur sort n’est pas prioritaire. »

Le paradoxe européen

Le paradoxe est qu’en Belgique et en Europe, on est plus préoccupés par le droit des femmes musulmanes à… porter les signes distinctifs comme le voile ou le hijab par exemple dans la fonction publique. Seule la burqa a été interdite dans notre pays alors qu’il nous revient qu’une tolérance existe à Bruxelles autour du niqab – moins couvrant que la burqa –, laquelle est surtout portée en Afghanistan et en Asie du Sud-Est[1].

« Pour quelques ‘’experts’’ de l’ONU, le problème majeur pour les femmes, c’est la laïcité française et l’interdiction des signes religieux (donc du voile pour les femmes) dans le sport », regrette Jean Quatremer.

Le monde à l’envers.

La rédaction

(Photo via Belgaimage : une femme afghane dans les rues de Kandahar – 29 octobre 2024 / Sanaullah SEIAM / AFP)


[1] La principale différence entre le niqab et la burqa réside dans la couverture du visage et du corps :

  1. Niqab : Le niqab couvre tout le visage à l’exception des yeux, permettant à la femme de voir tout en cachant le reste de son visage. Généralement, il est porté avec un hijab, qui couvre la tête et les cheveux, et avec des vêtements amples couvrant le corps entier. Le niqab est commun dans certains pays du Moyen-Orient, comme l’Arabie Saoudite et le Yémen.
  2. Burqa : La burqa est une tenue intégrale qui couvre entièrement le visage et le corps, y compris les yeux, souvent cachés derrière une grille de tissu ou un écran en maille pour permettre la vision. Elle est surtout portée en Afghanistan et dans certaines régions d’Asie du Sud. La burqa est généralement considérée comme plus couvrante que le niqab.

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