L’Open VLD va-t-il intégrer la future majorité gouvernementale ou va-t-il soutenir les réformes de l’extérieur ? Le parti libéral flamand, l’un des perdants des élections du 9 juin, laisse la porte entrouverte. Entretien avec son ancien président Egbert Lachaert, aujourd’hui chef de file de l’Open VLD au Parlement flamand.
21 News : Êtes-vous favorable à la participation de l’Open VLD au gouvernement ?
E.L. : C’est la grande question du moment. C’est à mon président de parti de décider. Au fond, la coalition la plus logique est celle de l’Arizona qui regroupe les cinq partis ayant remporté les élections en juin et à nouveau en octobre. Aujourd’hui, avec les négociations bloquées avec Vooruit, ils se tournent de nouveau vers nous. Grâce à l’alliance de la N-VA avec Vooruit et le CD&V, Vooruit est au gouvernement flamand et dans les administrations locales. Une majorité fédérale avec l’Open VLD atteindrait tout juste 76 sièges, ce qui est insuffisant pour une coalition stable.
Nous restons prudents et sceptiques. Nous sommes ouverts à la discussion, mais nous doutons de la stabilité d’une telle alliance. Sammy Mahdi (président du CD&V) a déjà claqué la porte. Tant que le dialogue reste fermé, vous ne nous verrez pas autour de la table.
Réduire les dépenses et alléger les taxes
21 News : Est-ce le résultat du gouvernement en affaires courantes ? Est-ce dû aux relations qui se sont établies ?
E.L. : C’est purement stratégique. Sammy Mahdi se sent plus à l’aise dans la coalition de l’Arizona, où il reste au centre. Il craint de se retrouver sur la gauche comme dans la coalition suédoise, exposé aux critiques des syndicats, comme l’a été Kris Peeters (CD&V, nommé co-formateur en 2014, Ndlr). Un autre sujet est la réforme fiscale. Son Ministre des Finances, Vincent Van Peteghem, s’est parfois heurté aux libéraux qui refusaient de nouvelles taxes. Comme le CD&V, nous voulons réduire les impôts sur les salaires mais ils proposent d’imposer davantage les pensions complémentaires et les revenus locatifs. Cela rencontre notre résistance.
21 News : Les nouvelles taxes semblent être la seule solution. Mais n’est-ce pas la dépense excessive qui est problématique ?
E.L. : Le problème n’est pas un manque de revenus. La Belgique perçoit déjà beaucoup de recettes et est lourdement taxée, figurant parmi les pays les plus taxés de l’OCDE. Le souci réside dans les dépenses. Pourtant, Vooruit, Les Engagés et le CD&V réclament une taxation accrue des capitaux. Par exemple, ils souhaitent augmenter la norme de croissance de l’assurance maladie, alors que la sécurité sociale est la principale dépense fédérale. Si nous étions au gouvernement, notre approche libérale serait de réduire les dépenses et d’alléger les taxes, une position qui crée des tensions avec le CD&V.
L’Arizona ? La porte reste entrouverte
21 News : N’est-ce pas le devoir de l’Open VLD de rejoindre le gouvernement pour écarter Vooruit et former une coalition de centre-droit ?
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