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ÉDITO – PTB : le réveil de l’ours

par L.M.
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Le PTB se revendique du marxisme. Attendons-nous donc, de sa part, à des attaques contre la démocratie libérale et la propriété privée. Ces deux éléments suffisent à éclipser les débats intellectuels sur l’opportunité d’un cordon sanitaire ou sur le caractère « extrême-gauchiste » du parti. Éditorial.

La mansuétude des intellectuels de gauche pour les crimes du communisme ne date pas d’hier. Dans les causeries germanopratines, la révolution culturelle de Mao avait inspiré bon nombre de salonards pour qui, en résumé, tout anticommuniste était « un chien » (Sartre). Persuadés d’être du bon côté de l’histoire, ces intellectuels « se réalisaient » (D. Wolton) en devisant sur l’avenir radieux que promettait, par exemple, la « fête » que représentait, selon la Une de Libé du 18 avril 1975, la prise de Phnom Penh par les Khmers rouges.

Durant la guerre froide, il valait mieux avoir tort avec Sartre que raison avec Aron. Même si Aron avait raison, et même si les massacres ou les famines engendrés par les régimes se revendiquant du communisme déroulaient leur morbide bilan à des milliers de kilomètres de Paris. Aron n’était heureusement pas seul. Il a fallu les travaux rigoureux d’un Simon Leys ou d’un Jean Pasqualini pour ouvrir les yeux, tardivement, sur les méfaits du maoïsme et l’existence des camps de travail chinois – les laogai.

Les faits et l’Histoire ne semblent pas suffire

On aurait pu croire, naïvement, que les faits auraient suffi à faire taire les adorateurs modernes du drapeau rouge. Mais « L’utopie est inaccessible à toute objection », écrivait Jean-François Revel (La grande parade, 2000). Ces fourvoiements se poursuivent aujourd’hui, sous les plumes – certes moins prestigieuses – d’universitaires et de journalistes éreintant, à longueur de colonnes, les assertions portant sur le caractère « extrême ou pas » du PTB, sur l’opportunité d’un cordon sanitaire et sur la bonne tenue de ce parti dans les majorités auxquelles il a été ou est associé.

Cette dialectique, propre à ce postmodernisme réfractaire à la réalité, cherche à minimiser, au nom de l’utopie, les conséquences potentiellement destructrices qu’aura l’arrivée au pouvoir du PTB dans quelques collèges communaux de Wallonie et de Bruxelles.

Le marxisme, anti-libéral par définition

Rappelons donc à ces zélotes que le PTB est un parti se revendiquant du marxisme. Que, dans son Manifeste du parti communiste, Marx considérait la démocratie comme un moyen, pour le prolétariat, de conquérir le pouvoir. Ennemi juré de la liberté individuelle, le communiste souhaite surtout abolir la propriété privée et collectiviser l’économie. Des méthodes qui, l’Histoire l’a amplement démontré à Berlin, La Havane ou Pyongyang, n’ont semé que misère et servitude.

Cette socialisation accélérée est déjà perceptible, par touches, dans les programmes des exécutifs à coloration communiste. À Mons, la nouvelle majorité propose ainsi d’instaurer une grille de loyers contraignante, d’élargir le parc de logements sociaux et de rendre « gratuite » la carte riverains. Une politique « sociale » qui augure déjà d’une attaque rapide et brutale contre les « riches » et les « propriétaires ». Et bien sûr, cette collectivisation devra s’imposer à la volonté des peuples.

Les communistes sont pareils à cet ours endormi que l’on tire d’un long sommeil. Son réveil réanime une nature prédatrice que l’on croyait oubliée, enfouie dans la mémoire de ceux qui n’écoutent pas les fables véhiculées par les idiots utiles. Puis viennent les premiers coups de griffe.

L. M.

(Photo Belgaimage : Raoul Hedebouw, président du PTB, à Bruxelles le 13 octobre 2024)

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