Après les révélations de la VRT sur les pratiques clientélistes du CPAS d’Anderlecht, le député bruxellois Gilles Verstraeten (N-VA) réagit durement. Et parle de système profondément enraciné.
21 News : L’émission Pano a diffusé un reportage édifiant sur la fraude sociale au CPAS d’Anderlecht. Ce constat vous étonne-t-il ?
Gilles Verstraeten : Non, Anderlecht est l’un des pires cas. Je suis convaincu que la situation n’est guère meilleure dans d’autres communes bruxelloises.
21 News : Quelles mesures préconisez-vous pour combattre cette fraude sociale ?
G.V. : J’ai posé la question à différents niveaux de pouvoir. Au fédéral, la ministre Lalieux (PS) répond que les contrôles relèvent des régions. À la Région bruxelloise, on me renvoie vers les communes. Et à Anderlecht, on se défausse sur le conseil du CPAS, dominé par des élus de la majorité. Vous imaginez bien que dans un tel contexte, peu de choses changent.
« Un système profondément enraciné »
21 News : Combien de bénéficiaires sont concernés à Anderlecht ?
G.V. : Il y a environ 8 000 bénéficiaires pour une population de 126 000 habitants. C’est énorme, comparé à une ville comme Anvers, qui compte 10 000 bénéficiaires pour 550 000 habitants. Et si vous regardez une carte des communes avec le plus grand nombre de bénéficiaires par habitant, tout Bruxelles est en rouge. En Flandre, seules quelques communes comme Malines ou Gand se démarquent, mais la situation est incomparable.
21 News : Certains disent que c’est facile pour les communes de jouer au « Père Noël » avec l’argent fédéral. Qu’en pensez-vous ?
G.V. : Il faut souligner un point crucial : le fédéral prend en charge 70 % des revenus d’intégration, mais les communes doivent assumer les 30 % restants. Cette générosité a des conséquences graves pour les finances locales. À Anderlecht, la subvention au CPAS a augmenté de 60 %. Et que fait-on ? Le CPAS manifeste devant le cabinet de la ministre fédérale Karine Lalieux (PS) pour réclamer encore plus d’argent. On atteint l’absurde : un président PS d’un CPAS qui proteste auprès d’une ministre PS.
21 News : Est-ce une question de mauvaise gestion des moyens ?
G.V. : Personne ne conteste la nécessité des revenus d’intégration. La vraie question est : ces moyens sont-ils bien utilisés ? À Anderlecht, des personnes réellement en détresse, parfois sans-abri, attendent jusqu’à six mois avant de toucher un revenu. Pendant ce temps, d’autres reçoivent des allocations sans aucun contrôle. Toute la structure doit être revue.
« Personne ne vérifie si les bénéficiaires respectent les engagements »
21 News : Mais les contrôles ne devraient-ils pas être une priorité ? Par exemple, les GPMI (contrats d’intégration sociale) sont obligatoires dans la plupart des communes.
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