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« Nous sommes encore à l’ère d’Arianespace alors que d’autres régions sont déjà passées à SpaceX »

par Nicolas de Pape
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Entre lourdeurs administratives, dépendance au secteur public et absence de vision stratégique, la Wallonie peine à redevenir une terre d’entrepreneurs. Malgré des initiatives comme les spin-offs universitaires et les start-ups, le tissu économique reste fragilisé par un environnement peu propice à l’innovation. Ici, les audacieux se heurtent à un système rigide quand, ailleurs, le dynamisme bat son plein. Suite de notre entretien avec le journaliste et entrepreneur Jean-Yves Huwart.

21 News : L’Intelligence artificielle peut-elle aider la Wallonie ?

Jean-Yves Huwart : L’intelligence artificielle ne restructurera pas la Wallonie par magie. Elle peut être utile pour analyser des données, détecter des opportunités ou des faiblesses, un peu comme un outil qui identifie les failles de l’adversaire dans le football. Mais, au final, ce sont les acteurs sur le terrain – ici les décideurs et entrepreneurs – qui doivent agir. L’IA est un levier parmi d’autres, mais elle ne compensera pas les lacunes structurelles, d’autant qu’elle est désormais utilisée partout dans le monde.

21 News : Nous étions une terre d’entrepreneurs au XIXe siècle… Ne le sommes-nous pas encore ? Le problème viendrait du fait que nous ne faisons pas « corps » ?

J-Y. H. : C’est un constat juste. Au XIXe siècle, nous étions une terre d’entrepreneurs parce que le contexte était favorable : charbonnages, matières premières accessibles, capitaux disponibles, et des individus audacieux prêts à se lancer. Aujourd’hui, les conditions sont bien moins propices. Prenez l’HORECA, par exemple : engager du personnel est un casse-tête à cause des pénuries de main-d’œuvre, des lourdeurs administratives et des taxes élevées. Cela décourage beaucoup de potentiels entrepreneurs. D’autres mettent la clé sous la porte.

Des subsides plutôt que de l’innovation

Autre problème : 58 % de l’économie wallonne dépend du secteur public. Cela pousse de nombreux entrepreneurs à solliciter des subsides et à entretenir des relations avec les cabinets ministériels plutôt qu’à innover ou à être productifs. Les meilleurs, souvent des ingénieurs hautement qualifiés, parviennent à exporter le fruit de leurs compétences. Mais qu’en est-il de ceux qui ont besoin d’une clientèle locale ? Ils peinent à se développer dans cet environnement.

21 News : Si on vous proposait d’être conseiller du ministre wallon de l’économie, vous accepteriez ?

J-Y. H. : Être un « cabinettard », certainement pas. J’écris sur ces questions depuis vingt ans et je ne vois pas de changements significatifs (lire première partie de l’interview, NDLR). Les choses avancent lentement, quand elles ne sont pas complètement bloquées. Être conseiller pourrait être envisageable, mais cela n’a de sens que si les avis sont réellement écoutés. Sinon, cela devient un exercice stérile.

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