Roi de la nuit bruxelloise, Carl de Moncharline a fait savoir en mai dernier, sur les réseaux sociaux, qu’il s’apprêtait à quitter la capitale. Les taxes, les « emmerdes » et l’absence de vision politique ont eu raison de celui qui, désormais, lorgne vers des cieux plus « business friendly ». Entretien.
21 News : Vous qui avez pendant longtemps contribué à faire bouger Bruxelles, que pensez-vous de sa situation actuelle en termes d’attractivité ?
Carl De Moncharline : S’il y a une volonté politique de faire bouger les choses, on peut vraiment arriver à quelque chose. À l’époque, les terrasses de café étaient ouvertes seulement jusque 22 heures. Je me suis battu pour qu’elles puissent être ouvertes jusque deux heures du matin. Ce sont des vrais combats que l’on a mené. Et cela donne de l’énergie à la ville. On a donc vécu de belles années, mais aujourd’hui les choses ont changé. À Bruxelles, aujourd’hui, la ville est perçue comme étant légèrement « boring ». On sent que le moral n’y est plus.
Les gens de la « nuit », de l’HoReCa, passent aujourd’hui leur vie à bosser, à payer pour les autres, sans possibilité de bien gagner leur vie car ils sont lourdement taxés, et donc il ne reste que les emmerdes (sic) donc cela enlève tout espoir, à un moment donné. Donc c’est pour cela que moi-même j’ai décidé d’arrêter mes activités sur Bruxelles car je ne vois plus de lueur d’espoir en ce qui concerne l’attractivité de cette ville et la possibilité de la faire rayonner. Aujourd’hui, je ne sens plus cette lueur et je n’ai plus la possibilité de pouvoir attendre ; j’ai passé l’âge. Moi, cela fait 40 ans que j’attends que l’on enlève les échafaudages du Palais de justice. 40 ans plus tard, sauf un petit morceau, il sont encore là. Dans 20 ans, on est encore là. C’est aussi terrifiant que les tunnels qui vont être rénovés en 2029 ! Bienvenue en Belgique !
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