La tempête déferle sur le PS depuis plusieurs jours. Le parti subit les conséquences, dans l’opinion publique, du scandale lié à la gestion par ses membres du CPAS d’Anderlecht. Une fois de plus, ce sont les médias flamands qui ont mené le travail d’investigation et révélé l’ampleur de la mauvaise gestion et du clientélisme socialiste dans cette commune. Il ne serait pas surprenant que d’autres pratiques similaires soient dévoilées dans d’autres communes bruxelloises ou ailleurs.
À cela s’ajoute la dérive financière de villes emblématiques pour le PS, comme Mons, Charleroi ou Liège. Dans toutes ces localités, la situation budgétaire est catastrophique, et les banques commencent à déclarer publiquement qu’elles ne souhaitent plus prêter d’argent à des villes dont les finances frôlent la faillite.
Par ailleurs, le PS doit faire face à l’évolution de son image dans l’opinion publique, passant d’un parti réputé responsable à une formation politique qui noue des alliances avec l’extrême gauche. Cette stratégie alarme les éléments plus modérés, tant parmi ses élus que parmi son électorat.
Enfin, à Bruxelles, le PS pouvait prétendre à une place dans la majorité régionale. La Région bruxelloise était le seul niveau de pouvoir où le PS avait limité les dégâts lors des élections de juin dernier. Pourtant, la crise gronde aussi ici. Alors que le PS bruxellois semblait, dans un premier temps, vouloir démontrer sa capacité à gouverner – allant même à l’encontre des déclarations de Paul Magnette, qui prônait une opposition généralisée – il semble désormais vouloir tout bloquer. Cette crise inédite dans les institutions bruxelloises marque une première : jamais un parti francophone n’avait refusé de collaborer avec la majorité flamande, pourtant déjà d’accord sur un programme. En conséquence, Rudy Vervoort reste en place, dans une posture d’immobilisme qui ne fait qu’aggraver la situation, notamment financière, d’une Région bruxelloise exsangue.
Pour couronner le tout, le PS bruxellois a opté pour une stratégie communautariste, tant en campagne que lors des élections locales, au risque de se rapprocher du PTB. Cette proximité se traduit même par des alliances validées avec ce dernier, ce qui pourrait accélérer l’érosion du PS, les électeurs préférant toujours l’original à une copie peu convaincante.
On ne reconnaît plus le PS. Son logiciel politique semble dépassé, ses blocages institutionnels se multiplient, et ses outrances deviennent un mode de survie. Un parti qui agit de la sorte n’a qu’une chose à redouter : l’effet boomerang, dès les prochaines élections.
La rédaction
(Photo Belgaimage : Paul Magnette, président du PS)