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Paris brûle-t-il  ?

par Philippe Lamair
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Les députés français ont voté hier soir, à une large majorité, la motion de censure. Michel Barnier restera dans l’Histoire comme le Premier ministre le plus éphémère de la Ve République. La crise politique se poursuit, la crise budgétaire couve toujours.

Ce mercredi aux environs de 20H20, 331 députés ont voté la motion de censure à l’Assemblée nationale, soit largement plus que les 288 voix nécessaires pour renverser le gouvernement de Michel Barnier.

C’était cousu de fil blanc !

Son équipe est tombée sous les coups de butoir simultané des extrêmes parlementaires. L’alliance contre-nature de l’ultra gauche et du Rassemblement National de Marine Le Pen ont eu raison de cet éphémère gouvernement. 

La décision aussi inopportune qu’inattendue d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée Nationale, au lendemain des élections européennes, plonge aujourd’hui la France dans un chaos politique dont les conséquences économiques et sociales laissent entrevoir un avenir bien sombre. 

Le poison de la dissolution a fait son effet

Pour la première fois depuis 1962, la France se retrouve sans gouvernement et surtout sans budget. La charge de la dette est de 60 milliards € d’intérêts par an et les conditions de taux d’emprunts proches de ceux de la Grèce. Qu’en sera-t-il demain ?

En votant la censure, une majorité de députés a ainsi privilégié la logique partisane à l’intérêt commun. 

Après trois heures de discussions où les présidents des différents partis se sont succédés à la tribune, Michel Barnier a pris la parole. Dans un dernier baroud d’honneur, il a rappelé le contenu des mesures proposées pour commencer à sortir le pays de la crise de la dette. Ses appels à chacun des députés à réfléchir en âme et conscience avant de voter la censure auront été vains. 

Son gouvernement aura tenu trois mois. Il aura été le plus éphémère Premier ministre de la V République. 

La France sans gouvernement, scrutée par les marchés financiers

Ce mercredi soir, il a envoyé sa lettre de démission au président Macron, de retour d’un voyage en Arabie saoudite. Que va décider le chef de l’État ? Sa marge d’action est limitée. Selon la Constitution, il ne peut dissoudre l’Assemblée nationale avant le mois de juillet de l’année prochaine.

 En attendant, le Palais Bourbon est aujourd’hui divisée en trois blocs où chacun pratique une politique d’affrontement sans aucun esprit de conciliation. Pour preuve : à peine la motion de censure adoptée, la France insoumise (LFI) réclame la démission d’Emmanuel Macron. 

Face à ces Insoumis, dont le secret de Polichinelle est de provoquer de nouvelles présidentielles au plus vite et au profit de leur lider maximo Jean-Luc Mélenchon, certains groupes comme le parti socialiste doivent se ressaisir et prendre leurs responsabilités en trouvant des terrains d’entente avec le centre et la droite. 

Car si Michel Barnier a été renversé, les problèmes subsistent. 

Combien de temps la France peut-elle encore se permettre de rester sans gouvernement ? La rue pourrait commencer à gronder. Quant aux marchés financiers, leur patience a des limites…

Philippe Lamair

(Photo Belgaimage) : Michel Barnier descend de la tribune à l’Assemblée nationale, 4 décembre 2024)

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