L’ancien ministre des Pensions et de la Justice, Vincent Van Quickenborne (Open Vld), est aujourd’hui simple député. Son départ du gouvernement Vivaldi a été accompagné de critiques virulentes dans les médias et surtout de nombreuses attaques haineuses sur les réseaux sociaux autour du « pipigate ». Van Quickenborne demeure toutefois un initié en matière de formations et de négociations politiques. Actuellement, il est l’un des députés les plus actifs, avec des interventions percutantes sur le scandale du CPAS d’Anderlecht, les dysfonctionnements chez Proximus et Bpost.
21 News : La première question évidente est bien sûr : l’Open Vld ne devrait-il pas participer à la coalition Arizona ?
Vincent Van Quickenborne : Il est logique que l’Arizona se compose des partis gagnants, à l’exception du CD&V qui est un perdant. Mais cela ne rend pas cette coalition naturelle pour autant. Une coalition clairement de centre-droit avec un parti de gauche la rend artificielle. Lors des négociations, je pense toujours à la métaphore de Gaston Eyskens : une loi entre au Conseil des ministres comme un cheval de course et en sort comme un chameau. C’est le cas ici. Les propositions arrivent comme des pur-sang et se transforment en chameaux. Plus la formation de l’Arizona traîne, plus elle penche à gauche.
La grande question est de savoir dans quelle mesure la N-VA va suivre Conner Rousseau (Vooruit). Georges-Louis Bouchez (président du MR) s’est toujours opposé à de nouvelles taxes. Quand on voit le prix que les autres partis sont prêts à payer, cela m’inquiète. Prenons l’impôt sur les plus-values : un boulanger ou un boucher qui souhaite vendre son entreprise devra payer lourdement, alors qu’il a déjà payé des impôts et des charges sociales toute sa carrière. Ils vont taxer davantage ceux qui travaillent, par exemple via les cartes carburant. Ils vont taxer l’épargne en doublant le précompte mobilier. Ils vont taxer les entrepreneurs en attaquant directement les sociétés de gestion. Bref, un véritable tsunami fiscal s’annonce.
« Nous soutiendrons les bonnes propositions »
21 News : Si Open Vld ne rejoint pas Arizona, comment allez-vous vous positionner dans l’opposition ?
V. V. Q : Nous soutiendrons depuis le Parlement les politiques que nous jugerons bonnes. Par exemple, nous soutenons les propositions de réforme des pensions annoncées, notamment l’alignement des pensions des fonctionnaires sur les autres régimes. Cela fait longtemps que nous demandons cela. Nous devons aussi en finir avec le laxisme autour des carrières courtes et des départs à la retraite dès 56 ans.
Notre rôle sera de soutenir les bonnes propositions, comme la réduction progressive des allocations chômage afin de renforcer l’écart entre le travail et le non-travail. Mais quand j’entends les réductions d’impôts discutées au sein de l’Arizona, on parle à peine de 2 à 3 milliards d’euros, ce qui est dérisoire une fois réparti entre tous les travailleurs.
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