Cette fin d’année en France est marquée par une accélération de la crise politique mais aussi économique et sociale. Depuis une vingtaine d’années, de nombreux ouvrages sont parus sur les raisons du déclin français dont le célèbre livre, « l’Archipel français » de Jérôme Fourquet qui décrit minutieusement les mutations de la société française et constate sa désagrégation. L’essayiste et avocat français Nicolas Baverez veut, lui, croire à un « sursaut », titre du livre qu’il vient de publier aux éditions de l’Observatoire. Pour lui, le déclin n’est pas une fatalité pour autant que l’on ne s’enferme pas dans le déni.
21 News : Votre livre s’intitule « Sursaut ». Ce sursaut pourrait intervenir après le constat accablant que vous faites sur l’état de la France et que vous résumez en un mot : le modèle de la France est la décroissance à crédit, c’est à dire, qu’elle finance la consommation par la dette et a délaissé la production industrielle et les investissements dans l’innovation technologique…
Nicolas Baverez : Oui, l’économie française est désormais reléguée au 7e rang mondial alors qu’elle était encore en 4e position en 2000. L’enquête de la Fondation Jean-Jaurès sur les fractures françaises établit ainsi que 82 % de nos concitoyens estiment que la France est en déclin. Le moteur de l’activité reste la consommation financée par le déficit (5,5 % du PIB) et la dette publique, passée de 20 à 110,6 % du PIB depuis 1980, tandis que la production, l’investissement et les exportations s’effondrent. La France a un modèle de décroissance à crédit insoutenable. Il cumule la chute de la natalité et le vieillissement, la désindustrialisation (9 % du PIB), le déclassement de la recherche (2,2 % du PIB contre 3,5 % aux États-Unis), l’effondrement des services publics de l’éducation, de la santé, des transports, de la police et de la justice, la paupérisation de la population, le surendettement.
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