Leo Neels ne voit se maintenir un service public médiatique que s’il apporte une réelle différence avec le secteur privé, ce qui n’est pas vraiment le cas actuellement. Or un grand danger guette les médias privés, ce sont les chaînes de Streaming et les Big Tech. Qui dévoreront 75% des budgets publicitaires d’ici dix ans. Seuls les médias publics, avec la redevance, pourront rivaliser.
21 News : Quelle est l’origine du dédain envers les médias privés ?
Leo Neels : J’ai récemment relu le droit des médias européens, qui fait autorité. Il contient de nombreuses recommandations du Conseil de l’Europe, qui n’ont pas force de loi. En relisant ces résolutions, je constate un certain esprit négatif du Conseil vis-à-vis des entreprises privées. Pourtant, notre économie repose sur l’initiative privée. Il est choquant de redécouvrir cette position. Le Conseil de l’Europe inspire pourtant les textes ayant force de loi au niveau de l’Union européenne.
Dans les années 50, tous les États membres avaient des émetteurs publics. Cela était accepté. Très lentement, ils ont commencé à évoluer. Certaines décisions judiciaires ont permis aux émetteurs publics d’un État membre d’émettre dans d’autres États membres. Cela a conduit à une perte de contrôle du secteur audiovisuel. Vers la fin des années 80, les États membres ont cherché à sauvegarder leurs émetteurs publics.
Au début des années 2000-2010, des textes ont été adoptés pour justifier le maintien des télévisions publiques. On a mis en avant « l’indépendance rédactionnelle » comme si elle était l’apanage des chaînes publiques, ce qui est faux. Tous les journaux et magazines privés ont toujours respecté cette indépendance ! Depuis 1912, on parle déjà d’éthique des médias. Aux États-Unis, le terme « Yellow Journalism » désigne le journalisme sensationnaliste. Ce sont d’ailleurs les entreprises privées, avec le soutien des annonceurs, qui ont refusé d’investir dans des médias de mauvaise qualité.
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