Depuis la chute du régime syrien et la fuite de Bachar al-Assad il y a trois semaines, un gouvernement de transition dirige le pays. Entre la stabilisation du pouvoir à l’intérieur des frontières syriennes et les efforts de ce nouveau gouvernement pour préparer une transition légitime, le régime mis en place par Hayat Tahrir al-Cham (HTC) est actif sur de nombreux chantiers.
Dans une interview donnée à la télévision saoudienne, Ahmed al-Sharaa, le dirigeant de facto de la Syrie – aussi appelé al-Jolani – a annoncé que l’organisation de nouvelles élections dans le pays pourrait prendre quatre ans. Pour la première fois, il est question d’un calendrier pour préparer la transition de pouvoir à Damas.
Les structures mises en place par le groupe islamiste HTC à la chute du régime al-Assad ne sont pas faites pour durer. Pour initier la transition, la Conférence du Dialogue National se tient ces 3 et 4 janvier. L’objectif officiel de cette assemblée est de préparer la rédaction d’une nouvelle constitution en nommant un comité constitutionnel, mais aussi de voter les nouvelles bases de ce document. Fait marquant à souligner, Ahmed al-Sharaa a annoncé qu’Hayat Tahrir al-Chams, le groupe islamiste au pouvoir, serait dissous à l’occasion de cette conférence. Le pouvoir actuel annonce la participation de plus de mille Syriens représentant toutes les communautés ethniques et minorités religieuses du pays ainsi que 70 à 100 personnes de chaque gouvernorat, y compris des femmes et des jeunes.
Une transition à moyen terme
Selon Ahmad al-Sharaa, la rédaction de la constitution finale pourrait prendre jusqu’à trois ans. En parallèle, il estime que quatre années seront nécessaires pour préparer la tenue d’élections. Selon le dirigeant syrien, aucun recensement de la population n’a été effectué depuis le début de la guerre civile en 2011. Dans ce contexte, la tenue d’élections est impossible. Le gouvernement ignore qui dans la population est décédé, né ou réside à l’étranger. Dès lors, il a annoncé que le recensement complet débuterait immédiatement après la Conférence du Dialogue National. Néanmoins, ces délais inquiètent certains Syriens et experts internationaux. Ces derniers craignent que HTC profite de la lente transition pour s’emparer du pouvoir de manière définitive.
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