Dans une vidéo, Mark Zuckerberg, patron de Meta/Facebook/Instagram/Whatsapp… explique qu’il renonce aux fact-checkers et leur préfère des « community notes ». La censure est allée trop loin, dit-il. Elle était purement politique. La surveillance se limitera aux contenus réellement dangereux.
Le tycoon emblématique des Big Tech en profite pour critiquer l’Europe, plus encline à censurer qu’à innover ; l’Amérique du Sud et ses « Cours secrètes » et la Chine qui l’empêche de travailler. Enfin, il compte sur le gouvernement américain pour rendre leur voix aux Américains.
Les médias de l’establishment ont poussé la censure très loin, et cela de manière purement politique. Cependant, il existe des contenus dangereux sur lesquels Meta restera vigilant. Les systèmes de modération de contenu ont débouché sur une structure trop complexe, générant des erreurs en raison de cette complexité. Même avec seulement 1 % d’erreur, des millions de personnes peuvent se retrouver censurées. C’est inacceptable, pour Mark Zuckerberg.
Les dernières élections ont marqué un point de rupture. « Nous allons revenir à nos racines et rétablir la liberté d’expression sur nos plateformes. Les fact-checkers seront remplacés par des « community notes », un système similaire à celui de X (anciennement Twitter), d’abord déployé aux États-Unis. »
Des fact-checkers trop politisés
Après 2016, les médias traditionnels ont affirmé que la démocratie était en danger. « De bonne foi, nous avons tenté de répondre à ces préoccupations sans pour autant devenir les arbitres de la vérité. Mais les fact-checkers se sont révélés trop biaisés politiquement, détruisant davantage la confiance qu’ils ne l’ont restaurée. »
« Dans les deux prochains mois, nous simplifierons le système sur des sujets sensibles comme le genre et l’immigration. La volonté d’être inclusif a parfois conduit à censurer des idées différentes, ce qui est allé trop loin. Je veux m’assurer que chacun puisse partager librement ses pensées et ses croyances sur nos plateformes. »
Les filtres se concentreront sur les contenus hautement problématiques. « Pour les sujets moins graves, nous privilégierons des alertes avant d’agir, si nécessaire. Ainsi, nous réduirons le taux de censure. Nous miserons davantage sur la confiance avant de supprimer des contenus, évitant ainsi de retirer les publications de personnes innocentes. »
Meta va déménager au Texas
En outre, Meta va relocaliser ses équipes de modération des contenus au Texas, un État où les préoccupations liées aux biais inhérents aux équipes sont moins marquées.
Enfin, Mark Zuckerberg collaborera avec le président Donald Trump pour éviter que des entreprises américaines soient pénalisées. Il oppose la Constitution américaine, qui garantit la liberté d’expression de façon unique dans le monde, à l’Europe, qui continue de voter des réglementations de plus en plus restrictives, limitant l’innovation.
L’Amérique latine, pour sa part, dispose de « cours secrètes » capables de fermer des plateformes en toute discrétion. « La Chine, de son côté, nous empêche même de travailler sur son territoire. Face à ces défis, le soutien du gouvernement américain est indispensable. »
Un nouveau chapitre s’ouvre
Mark Zuckerberg se dit enthousiaste à l’idée de repartir sur des bases conformes à la liberté d’expression. Bien que cela prendra du temps, il a hâte de redonner la parole aux utilisateurs. « Un nouveau chapitre s’ouvre pour Meta. »
Il reste à voir combien d’utilisateurs, apparemment horrifiés par la liberté d’expression retrouvée, quitteront la plateforme comme ils ont quitté X… Meta semble considérer qu’ils seront bien moins nombreux que ceux qui y resteront.
A.G.
