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Feuilles mortes, plantes invasives, castors, voilà des questions qui, sans le moindre doute, préoccupent les Bruxellois (Opinion)

par Contribution Externe

Bruxelles fait face à des défis critiques : mobilité défaillante, insécurité croissante et dette record. Pendant ce temps, les écolos reportent l’attention sur les plantes invasives et les feuilles mortes, tandis que la Ville-Région s’effondre. À quand la prise de conscience ? Une carte blanche de Merry Hermanus.

Non ! Vous ne rêvez pas, je ne suis pas victime subitement d’une malicieuse fièvre quarte. Les feuilles mortes de l’Avenue de l’Exposition à Jette, la présence d’un castor sur les bords de la Senne, l’irruption sur nos terres bruxelloises du cerisier tardif, de la berce du Caucase, de la renouée du Japon ou encore de la balsamine de l’Himalaya… Voilà des sujets qui, sans le moindre doute, concernent les Bruxellois au plus haut point… Il paraît que certains n’en dormiraient plus ! 

Vous riez, vous avez tort, car le ministre Maron (Ecolo) a fait de ces sujets une préoccupation majeure. Plus amusant encore, il apparaît sur les réseaux sociaux en donneur de leçons vantant ses réalisations, fustigeant, avant même qu’il ne soit en place, le futur gouvernement bruxellois.

On reste confondu face à quelqu’un qui ne cesse de faire la démonstration de son incapacité à comprendre ce que devrait être son rôle dans l’exécutif régional.

Il est vrai qu’il y a quelques années, une délégation de politiques bruxellois écolos, invités au Maroc afin de favoriser les accords industriels et techniques, a stupéfié les autorités marocaines en leur recommandant, comme facteur de développement… la culture du romarin ! 

Bruxelles au bord du gouffre : un bilan accablant

On ne sait comment qualifier ce genre d’attitude. On pourrait dire, paraphrasant Kant, que quand on porte des lunettes vertes, on voit le monde en vert ou, comme le précise le psychanalyste Maslow, « quand on a une tête en forme de marteau on voit tous les problèmes en forme de clou ». Cependant la formule la plus adaptée me semble celle de Michel Audiard, « les c… ça ose tout, c’est à cela qu’on les reconnaît ».

Monsieur Maron s’occupe des feuilles mortes dans la commune de son épouse, de la présence de plantes invasives ou de castor sur les rives de la Senne, mais quel bilan laisse-t-il ? Là est la seule question qui ait un sens.

Or, qu’est-ce que la Région bruxelloise aujourd’hui ?

  • Une mobilité catastrophique, une Ville-Région étranglée
  • Une fuite accélérée des Bruxellois de la classe moyenne
  • Une désertification des rues commerçantes
  • L’extension de zones de non-droit
  • L’extension des ghettos
  • Des voitures brûlées, de sérieux désordres à la Saint-Sylvestre
  • Le naufrage des systèmes d’aides sociales
  • L’absence de tutelle sur les communes où tout, même le pire, est devenu possible
  • La multiplication des travaux entamés et interrompus faute de budget
  • Une dette de 14,5 milliards d’euros qui a crû de 183 % en trois ans
  • Une charge de la dette plus élevée que le coût d’entretien du métro
  • Des budgets que, depuis 3 ans, la Cour des comptes refuse de contrôler, une première depuis 1836
  • Une paupérisation accélérée, en particulier dans le Nord-Ouest de la Région
  • Un chômage complet qui, en 2024, a fait un bond de 5,6 %
  • Un impôt cadastral devenu démentiel, prohibitif
  • Une insécurité généralisée: en 2024, 80 fusillades et 9 morts (seule Marseille fait mieux)
  • Un trafic de drogue apparemment irrépressible

Bruxelles au bord du gouffre : un bilan accablant

Bruxelles, devenue base arrière du terrorisme selon les affirmations, la semaine passée, à la fois du patron de la Sûreté française et du Procureur général de Suisse – dont le ministère des Affaires étrangères conseille aux touristes de ne pas se rendre dans certains quartiers ! Oui ! On en est là !

Pour l’observateur le moins attentif, la conclusion est évidente : la Région est en faillite, et l’Exécutif a un encéphalogramme plat, auquel s’ajoutent la désorganisation et la déliquescence totale dans tous les domaines.

L’incapacité de mettre en place un gouvernement démontre à la fois que le système institutionnel est obsolète et que les politiques sont, comme Monsieur Maron, hors sol, totalement inconscients, incapables d’examiner autre chose que leur propre situation matérielle… Ils viennent de s’augmenter et de s’offrir un juteux lot de départ.

Ecolo sous le feu : Maron détourne l’attention

S’agissant du même Monsieur Maron qui s’enorgueillit d’avoir ramassé les feuilles mortes à Jette, de lutter contre certaines plantes et de voir apparaître un castor sur les bords de la Senne, comment ne pas songer aux 8.000 défenseurs de Constantinople, en 1453, dont les autorités, la veille de la prise de la ville par les Turcs, discutaient doctement, non pas des plantes invasives ou de castors sur les rives du Bosphore, mais du sexe des anges !

Ce qui est en cause, dans les semaines qui viennent, c’est la survie même de la Ville-Région. Le VOKA, par la voix de son président, a été très net ce 7 janvier : « Si les politiques bruxellois ne sont pas en état de trouver un accord, cela doit se résoudre au niveau fédéral ». Impossible d’être plus catégorique. 

Comment donner tort à ceux qui estiment que les Bruxellois ont prouvé, dans le canevas institutionnel actuel, leur incapacité à se gouverner ? Parfaite démonstration en effet. CQFD.

S’agissant de Monsieur Maron et ses semblables, je ne puis m’empêcher de citer Flaubert qui, dans sa correspondance, note : « La terre a des limites, la bêtise humaine n’en a pas »

Je conclus en donnant la parole à un homme pour qui j’éprouve le plus grand respect, un sinologue, universitaire et écrivain belge, Simon Leys, qui a écrit : « Les idiots produisent des idioties comme les pommiers produisent des pommes. C’est normal, c’est dans la nature. » J’espère que Monsieur Maron goûtera tout le sel de cette comparaison arboricole fruitière.

Merry Hermanus (les intertitres sont de la rédaction)

(Photo d’illustration : Belgaimage)

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