La FGTB, la CSC et la CGSLB ont lancé un mouvement de grève pour ce lundi. Le gouvernement fédéral n’est même pas encore formé, le programme de réformes n’est pas encore connu, mais les syndicats ont été déjà décrété un mouvement de grève dont on ne connaît pas encore l’ampleur à l’heure d’écrire ces lignes.
Cependant des perturbations fortes sont à attendre dans les transports en commun, dans les aéroports ou plusieurs vols risquent d’être annulés ou encore chez bpost.
Dans ce contexte, la Fédération des étudiants francophones (FEF) a réclamé jeudi le report des examens prévus aujourd’hui dans l’enseignement supérieur, vu le mouvement de grève annoncé, notamment dans les transports en commun.
La FEF soutient les grévistes, pas les étudiants
« Si la FEF soutient fermement les mobilisations syndicales contre le futur gouvernement Arizona, elle appelle les établissements d’enseignement supérieur à faire preuve de responsabilité en reportant les examens prévus ce jour-là », indique l’organisation dans un communiqué.
« Les perturbations annoncées risquent d’empêcher de nombreux étudiants de se rendre à leurs lieux d’examen, compromettant ainsi leur réussite académique », poursuit la FEF. « La responsabilité des établissements est de permettre à chaque étudiant et étudiante de passer ses examens dans des conditions équitables. Le cadre réglementaire permet en cas de force majeur de reporter un examen », déclare Adam Assaoui, le nouveau président de la FEF.
Ce communiqué est plutôt paradoxal. On sait que la FEF ne représente pas tous les étudiants et que beaucoup ne partagent pas l’orientation politique de ce syndicat.
La FEF, un syndicat non représentatif
On assiste cependant à une dérive de l’objet social de la FEF. Ce syndicat a pour vocation de défendre les étudiants. Quelle liberté plus fondamentale pour un étudiant que celle de pouvoir passer son examen et de pouvoir, au minimum, s’y rendre ? En soutenant « fermement » les mobilisations de ce lundi, la FEF en oublie son intérêt premier, à savoir la défense de ses membres, les étudiants. S’il semble logique à première vue qu’elle demande un report des examens, c’est plutôt un report de la grève que l’organisation étudiante devrait demander afin de permettre aux étudiants de pouvoir simplement avoir accès à leurs épreuves de formation.
Une telle prise de position ne doit-elle pas reposer la question de la subsidiation d’un organisme qui s’écarte de plus en plus de son cœur de cible – à savoir la défense des étudiants et d’une formation de qualité accessible à tous ?
Nicolas de Pape
(Photo Belgaimage : manifestation de la FEF à Bruxelles, 17 nov. 2022 / ERIC LALMAND)