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Roland Gillet : « Il faut éviter à tout prix de démotiver ceux qui travaillent »

par Martine Maelschalck

Roland Gillet, professeur d’économie financière à la Sorbonne où il dirige le master professionnel « Gestion financière et fiscalité » et professeur ordinaire à la Solvay Brussels School of Economics and Management (ULB) ainsi que conseiller auprès de différentes autorités publiques et privées, partage une bonne partie de sa vie professionnelle entre la Belgique et la France. C’est dire s’il est aux premières loges pour observer deux « mauvais élèves » en matière de finances publiques.

21News : La Belgique est désormais sous la loupe de l’Europe pour ses finances publiques, mais elle n’a pas de gouvernement, ce qui complique la donne par rapport à d’autres États…

Roland Gillet : Le nouveau pacte de stabilité, négocié durement par la France pour être plus souple que le précédent, tant par sa définition que dans son application et que l’Allemagne a fini par accepter, comporte des mesures néanmoins plus prégnantes qu’avant : un, ce sont maintenant les États qui doivent proposer leur plan de convergence ; deux, on ne regarde plus les problèmes sur base du déficit mais sur base des dépenses ; et trois, les États disposent désormais de quatre ans, avec une possible  extension à sept ans,  pour atteindre leur objectif maximum en matière de dépenses. Évidemment, nous savons tous que les 60% de dette pour de nombreux États relèvent davantage de la fiction, contrairement à une convergence réaliste et suivie en matière de dépenses.

Quel que soit le pays concerné par la procédure de déficit excessif – il y en a sept, dont la France, l’Italie et la Belgique –, ils devront converger. Et ce sont les États qui devront décider ce qu’il y a lieu de faire pour réduire les dépenses de manière crédible et structurelle. Comment faire pour respecter au mieux les objectifs qu’on s’est fixés ? Il faut à tout le moins un gouvernement de plein exercice.

L’Europe va devoir valider ce qui va être annoncé par le prochain gouvernement et s’assurer que le plan de convergence tient la route. Quel que soit le gouvernement, il n’aura d’autre choix que de rectifier la situation pour se conformer aux normes établies. Cela ne sert à rien de mettre le pacte de stabilité à charge de l’Europe alors que ce dernier nous pousse à davantage de responsabilité en matière de saine gestion de nos comptes publics.

« Nos dépenses sont au-dessus de nos moyens. Il faudra donc faire le choix de mesures plus douloureuses à faire passer auprès de l’opinion publique. (…)  C’est là que le courage politique sera d’autant plus nécessaire. »

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