Malgré la chute du régime d’Assad en Syrie, l’émergence d’un gouvernement radical souligne l’échec occidental à instaurer la démocratie. Entre soutien aveugle à des régimes oppressifs et silence face à l’oppression des femmes, l’Occident doit repenser ses stratégies pour défendre liberté et droits humains. Une carte blanche de Melissa Amirkhizy, conseillère communale MR à Ganshoren.
La situation au Moyen-Orient reste toujours aussi complexe et préoccupante, exacerbée par la montée en puissance des extrémistes. En Syrie, le régime de Bachar al-Assad est tombé mais, à sa place, un nouveau gouvernement a émergé, dirigé par Ahmed al-Charaa, un ancien affilié à des mouvements djihadistes radicaux comme Hayat Tahrir al-Sham. Cette évolution illustre une vérité amère : remplacer une dictature ne garantit en aucun cas l’établissement d’un régime démocratique, surtout quand les nouveaux dirigeants portent l’empreinte de l’extrémisme.
La Syrie : une transition du régime d’Assad à un islamisme radical
Cet échec de l’Occident à comprendre les dynamiques locales a produit des résultats catastrophiques. Pendant des décennies, les puissances occidentales ont tenté de négocier et d’instaurer la démocratie dans ces pays, souvent en interagissant avec des régimes oppressifs ou en apportant un soutien naïf aux acteurs locaux. Ces tentatives, motivées par la volonté d’aider les populations ou d’assurer la stabilité, ont plutôt renforcé les régimes extrémistes et instables de ces régions. Prenons l’exemple de l’Iran : après plus de 45 ans de tentatives diplomatiques, la République islamique continue d’étendre son influence avec un soutien grandissant aux milices et à des réseaux tels que le Hezbollah, semant davantage l’instabilité au Moyen-Orient.
Aujourd’hui, des discussions entourent de nouveau l’aide humanitaire à la Syrie, mais un problème persiste : comment aider les populations sans renforcer un régime qui opprime ? Si l’aide humanitaire est une nécessité immédiate, elle risque aussi de légitimer et de consolider les régimes qui en sont les bénéficiaires. Le dernier exemple en date est celui de la Syrie, où le nouveau gouvernement dirigé par Ahmed al-Charaa, issu de milieux islamistes radicaux, n’offre aucune garantie de respect des droits humains ou de réformes démocratiques.
Islamisme et oppression : le silence coupable des féministes face à la Syrie
Mais ce qui est encore plus scandaleux, c’est le silence assourdissant des mouvements féministes occidentaux face à cette oppression. Où sont passées leurs grandes déclarations sur les droits des femmes ? Pourquoi n’entend-on aucune dénonciation de ces régimes qui réduisent les femmes à des sous-humaines ? Certains font remarquer que cette complaisance des féministes de gauche ne découle pas d’une simple ignorance, mais d’une sélectivité scandaleuse. Au lieu de dénoncer ces régimes qui traitent les femmes comme des objets, ces féministes préfèrent détourner le regard face à ces atrocités, au nom d’un agenda politique bien particulier.
Pire encore, cette complaisance à l’égard des régimes islamistes repose sur un calcul cynique : maintenir les femmes dans une position de victimes perpétuelles afin de nourrir un discours idéologique et justifier leur militantisme.
Ce silence, loin d’être un simple oubli, est une trahison pure et simple des principes qu’elles prétendent défendre.
Droits des femmes en Syrie : l’impact destructeur de l’islamisme
Les régimes islamistes, comme celui des Talibans ou du gouvernement syrien actuel, montrent un mépris total pour les droits fondamentaux, en particulier ceux des femmes. Ces régimes bafouent la liberté, l’éducation et le droit à l’autonomie des femmes. Sous leur égide, des millions de femmes sont réduites à l’état de mineures, de biens, ou pire, de simples accessoires politiques.
La question qui reste en suspens est : combien de temps l’Occident continuera-t-il à répéter les mêmes erreurs ? Lorsque l’on aide de manière aveugle des gouvernements et des régimes qui soutiennent des idéologies extrémistes, en particulier ceux qui oppriment les femmes, nous ne faisons que nourrir le problème. Non seulement nous échouons à venir en aide aux populations locales, mais nous renforçons ceux qui empêchent la liberté, l’égalité, et les valeurs démocratiques d’émerger.
Il est temps de prendre conscience que les extrémistes islamistes représentent une menace bien plus grande pour la liberté, les droits humains et les valeurs fondamentales que nous défendons. Il est impératif que l’Occident réévalue ses stratégies de soutien et cesse de nourrir les régimes dictatoriaux et oppresseurs qui infligent tant de souffrances. Pour réellement aider les populations, en particulier les femmes, il est essentiel de soutenir des efforts qui œuvrent pour une réelle liberté et un respect des droits humains et non pour maintenir des systèmes d’oppression.
Melissa Amirkhizy, conseillère communale MR à Ganshoren (titre et intertitres sont de la rédaction)
(Photo Belgaimage : une femme se filme devant la mosquée de Damas – 10 décembre 2024 / LOUAI BESHARA / AFP)