La polémique autour de la RTBF, qui a refusé de couvrir en direct le discours d’inauguration du Président américain, continue à intéresser nos voisins français. Après Pascal Praud sur Cnews, ce sont Jean Quatremer et Ruth Elkrief qui se sont intéressés à la question sur LCI dans un débat sur le sujet.
Jean Quatremer a commencé a parler sur LCI en disant : « Georges-Louis Bouchez met les pieds dans le chaudron de la RTBF et il y a longtemps qu’il fallait le faire. La décision de la RTBF ne peut pas se comprendre, la RTBF n’est pas neutre, elle est aux mains du parti socialiste francophone c’est eux qui dirigent la RTBF depuis plus de 20 ans et ils imposent leur lecture de la politique. Passons sur l’absurdité : Donald Trump n’a aucune chance de se faire élire Premier ministre de Belgique, le cordon sanitaire vise l’extrême-droite francophone. »
Le journaliste a ensuite expliqué le deux poids-deux mesures pratiqué par le média francophone de service public. « La RTBF donne la parole sans filtre au PTB, qui est un parti marxiste-léniniste qui n’a jamais pris ses distances par rapport aux massacres de Mao. Quand la RTBF interviewe des islamistes qui soutiennent le Hamas est-ce que la RTBF fait un temps de léger décalage ? Absolument pas. Ce qui vient de se passer là, ils viennent de signer leur arrêt de mort, car le Mouvement Réformateur, la droite libérale qui va prendre le pouvoir en Belgique, veut modifier le système de financement de la RTBF. Elle montre que la RTBF n’est pas une chaîne de service public mais une chaîne d’un parti politique. C’est inexcusable. »
Jean Quatremer avait déjà dénoncé dans nos colonnes le manque de pluralisme dans la presse francophone et au sein de la RTBF.
« Une faute professionnelle »
C’est ensuite Ruth Elkrief qui a pris la parole : « C’est en tant que journaliste que j’ai envie de m’exprimer. Je pense que là, c’est quasiment de l’ordre de la faute professionnelle. Je considère que ne pas donner le discours en direct du président investi des États-Unis, c’est une faute professionnelle alors que les médias du monde entier le donnent. Vous n’assurez pas votre mission première d’information. Et deuxièmement c’est du mépris, c’est du mépris pour les téléspectateurs qui sont capables de discerner ce qui est choquant et ce qui n’est pas choquant. Ils sont obligés de passer par le filtre de journalistes qui vont leur dire ce qu’il faut penser, c’est un problème majeur, c’est prendre les gens pour des mineurs, pour des gens qui ne savent pas discerner. »
Sur Europe 1, le journaliste du Figaro, Alexandre Devecchio, a enfoncé le clou en déclarant sur l’attitude de la RTBF : « Non seulement on est dans la censure, mais on est dans la désinformation. »
La rédaction
(Photos : Jean Quatremer / Ruth Elkrief JOEL SAGET / AFP)