Un plan de paix attribué à Donald Trump a fuité hier : selon des informations relayées par des médias ukrainiens et résumées par le Daily Mail, le président américain chercherait à forcer un cessez-le-feu entre Kiev et Moscou d’ici le 20 avril. Ce projet inclurait l’abandon par l’Ukraine de son ambition d’adhésion à l’OTAN et la reconnaissance, au moins de facto, de l’annexion des territoires occupés par la Russie. Le président Zelensky a qualifié ce plan non confirmé de « fiction ». La Russie dit n’avoir reçu aucune information en ce sens.
Si ce plan se concrétise, Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine pourraient se parler dans les jours à venir, avant une rencontre prévue fin février ou début mars. Une déclaration officielle sur la fin du conflit serait attendue pour le 9 mai, date symbolique en Russie. En contrepartie, l’UE devrait financer la reconstruction de l’Ukraine à hauteur de 486 milliards de dollars sur dix ans.
Zelensky nie catégoriquement l’existence d’un tel plan, qualifiant ces rumeurs de propagande russe. La Maison-Blanche, elle, ne s’est pas encore exprimée.
Par ailleurs, les termes du projet mentionnent un retrait des troupes ukrainiennes de la région russe de Koursk et l’instauration d’une zone démilitarisée surveillée par des forces européennes – mais sans soldats américains. En parallèle, Trump envisagerait la levée progressive des sanctions sur l’énergie russe, avec une partie des revenus réinvestie dans la reconstruction de l’Ukraine.
Moscou reste sceptique. La porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe, Maria Zakharova, a déclaré qu’aucun élément concret n’avait été communiqué. Pendant ce temps, les combats se poursuivent : l’Ukraine frappe des bases russes avec des drones longue portée, et l’armée française a livré ses premiers avions Mirage aux forces de Kiev.
Points clés du supposé plan de paix :
- Cessez-le-feu Immédiat : Le premier objectif est de parvenir à un cessez-le-feu dès que possible. Cela impliquerait un arrêt des combats et un gel des positions actuelles des forces russes et ukrainiennes.
- Neutralité de l’Ukraine : L’Ukraine devrait renoncer à son aspiration à rejoindre l’OTAN. Cette condition vise à apaiser les inquiétudes de la Russie concernant l’expansion de l’OTAN à ses frontières.
- Concessions territoriales : Kyiv devrait accepter la souveraineté russe sur les terres annexées. Les troupes ukrainiennes se retireraient également de l’oblast russe de Koursk.
- Zone démilitarisée : Une zone démilitarisée serait établie, potentiellement le long des lignes de front actuelles. Des troupes européennes, et non américaines, seraient chargées de maintenir la paix dans cette zone.
- Reconstruction financée par l’UE : L’Union européenne jouerait un rôle majeur dans le financement de la reconstruction de l’Ukraine. Cela impliquerait un engagement financier important de la part des pays européens d’un peu moins de 500 milliards sur dix ans.
- Négociations directes : Zelensky et Poutine devraient s’entretenir par téléphone ce mois-ci, suivis d’une rencontre fin février ou début mars. Un accord sur la manière de mettre fin à la guerre devrait être publié d’ici le 9 mai.
- Soutien américain conditionnel : En échange de concessions de la part de l’Ukraine, les États-Unis continueraient à soutenir les forces armées ukrainiennes et à ouvrir la voie à une adhésion à l’UE d’ici 2030.
- Des élections seraient organisées rapidement en Ukraine.
A.G.
(Photos : CHARLY TRIBALLEAU, Attila KISBENEDEK / AFP)