50.000 personnes sont attendues à Bruxelles, ce jeudi, pour une manifestation nationale contre les mesures du tout frais gouvernement « Arizona ». En parallèle, plusieurs secteurs partent en grève. Les syndicats ont lancé la bataille de la rue. Pour Patrick Namotte, expert des relations sociales, cette contestation sert des intérêts avant tout politiques.
21News : L’encre de l’accord de gouvernement « Arizona » n’était pas encore sèche que les syndicats déballaient leur calendrier de grèves et de manifestations. S’agit-il, selon vous, d’une forme de « réflexe pavlovien » inhérent à chaque arrivée de la droite au pouvoir ?
Patrick Namotte : En Belgique, l’arrivée d’un gouvernement de droite déclenche presque systématiquement une réaction de rejet de la part des syndicats et de la gauche, souvent avant même que des mesures concrètes ne soient annoncées. Ce phénomène s’explique par un ancrage historique fort : les syndicats, notamment la FGTB, ont toujours vu la droite comme une menace pour les acquis sociaux, ce qui les pousse à adopter une posture de confrontation dès le départ.
Au-delà de cet héritage, la contestation sert également des intérêts politiques. En mobilisant la rue et en dramatisant les réformes, la gauche cherche à affaiblir la droite et à se positionner en défenseur des travailleurs en vue des prochaines échéances électorales. Ce rejet systématique empêche souvent un véritable dialogue social, car l’opposition ne repose pas tant sur l’analyse des mesures elles-mêmes que sur une posture idéologique.
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