La nouvelle parlementaire wallonne (Les Engagés), qui dispose elle-même d’une expérience entrepreneuriale, s’étonne de voir certains partis opposer patrons et travailleurs. Entretien.
21News : Dans quelle mesure votre expérience en tant qu’indépendante dans le secteur de la petite distribution a-t-elle pu façonner votre personnalité et vos revendications politiques ?
Sophie Fafchamps : J’ai toujours été une personne curieuse de tout, je m’intéresse à beaucoup de sujets, j’aime rencontrer des personnes d’univers différents et discuter de tout, c’est ce qui m’a sans doute portée vers les études de journalisme, métier que j’ai exercé 5 ans avant d’être active dans l’événementiel pour une PME et puis moi-même indépendante dans des commerces d’alimentation.
Patronne d’une petite entreprise, c’est être un chef d’orchestre « H24 » : jongler entre la clientèle, la comptabilité, la gestion du personnel… devoir se former à tout sur le tas, essayer de s’entourer des bonnes personnes, vivre de grosses crises d’angoisse entre le paiement de toutes les factures et le bien-être de ses travailleurs. Le tout avec la sensation de ne jamais pouvoir décrocher. Toutes ces situations m’ont poussée à m’impliquer en politique pour relayer ces préoccupations qui sont partagées par beaucoup de collègues indépendants. Et bien sûr pour essayer de faire bouger les choses.
21News : Que penser d’une journée comme celle de jeudi, par rapport à la mobilisation syndicale ? Comprenez-vous les craintes des syndicats ? Leur volonté d’action n’est-elle pas démesurée au regard d’un gouvernement élu démocratiquement qui n’a pas encore commencé véritablement à travailler ?
S. F. : Le monde qu’il y a eu dans les rues (60 à 100.000 manifestants, NDLR) montre bien que nous sommes à une période de changement et le changement fait toujours peur, c’est dans la nature humaine. Nous devons respecter et être à l’écoute de ça. Maintenant, en effet, c’est peut-être un peu prématuré, les électeurs ont voté pour ce changement, ils nous ont donné leur confiance pour réformer toute une série de choses : revaloriser le travail et l’éducation, simplifier et alléger les charges sur les entreprises, augmenter le pouvoir d’achat tout en remettant le pays sur les rails en termes budgétaires. Ce sont de grands enjeux ! Je suis vraiment convaincue que les différents gouvernements vont œuvrer dans le bon sens, il faut juste leur laisser un peu de temps pour tout mettre en place et qu’on puisse ressentir les premiers effets.
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