L’économiste flamand Ivan Van de Cloot, du think tank Merito, identifie plusieurs problèmes dans l’accord de gouvernement, mais aussi dans la dynamique interne de l’exécutif. Un entretien sur la taxe sur les plus-values, le taux d’emploi…
21News : Ce qui attire le plus l’attention dans l’accord de gouvernement, c’est bien sûr la taxe sur les plus-values, déjà caricaturée en Flandre comme la « taxe Jambon » ou la « taxe De Wever ». Quelle est votre analyse ?
Ivan Van de Cloot : La taxe sur les plus-values était nécessaire pour former un gouvernement avec les socialistes flamands de Vooruit. Mais pourquoi ? Faire contribuer les plus riches aurait pu se faire via l’impôt sur les transactions financières déjà existant. Augmenter un impôt existant n’est pas la même chose que d’en créer un nouveau. On commence à 10 %, mais on ignore où cela s’arrêtera, surtout avec un État belge incapable de maîtriser ses dépenses. La tentation d’augmenter les taux pour générer plus de revenus sera permanente. La raison est donc davantage politique que fiscale : les négociateurs avaient besoin de ce symbole.
21News : Était-ce seulement un symbole ?
I.V.D.C. : Pourquoi ces négociations ont-elles duré six mois de plus que nécessaire ? L’été dernier, un impôt sur la fortune existait déjà, avec une clause de réinvestissement pour ceux qui réinvestissaient immédiatement après une vente. Cette clause a disparu dans la version actuelle. Les négociations sont un jeu de compromis : on échange l’indexation des allocations sociales contre la suppression d’une clause. Officiellement, les pertes seront déductibles, mais en pratique, les pertes importantes ne pourront pas être récupérées sur une seule déclaration sans mécanisme de report. Ce sont surtout les petits investisseurs particuliers qui seront touchés, pas les sociétés gérant des portefeuilles. Si c’était le but, il suffisait d’augmenter l’impôt sur les transactions.
« Des économies ? Il n’y en a jamais eu ! »
21News : Cette taxe sur les plus-values sera probablement contestée devant les tribunaux. Était-ce une stratégie de Georges-Louis Bouchez : donner quelque chose que les juges pourraient annuler ?
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