Le patron du Théâtre Le Public a donné une large interview ce week-end à nos confrères de La Libre Belgique. Dans une contexte budgétaire très délicat (Fédération Wallonie-Bruxelles en état de quasi-faillite, économies à tous les niveaux), il revient sur le mode de financement du théâtre.
Michel Kacenelenbogen déclare : « C’est unique au monde : chez nous, il n’existe qu’un seul système de financement des théâtres : le subventionnement public. Il n’y a pas de théâtre privé en FWB, il n’existe pas de théâtre sans subvention. Oui, quelques personnes font du stand-up et deux ou trois producteurs de spectacle fonctionnent sans subvention, mais ils travaillent quand même dans un milieu subventionné ! Tous les lieux de représentation, comme les centres culturels, sont subventionnés. Dans tous les autres pays et régions qui nous entourent, on a créé des incitants et des fonds parallèles à la subvention. Il nous faudrait cette diversité du mode de financement pour qu’il y ait une pluralité dans la création. »
Les écoles d’art dramatique ? « Des usines à chômeurs »
Le patron du théâtre Le Public est aussi revenu sur la formation des jeunes en Fédération Wallonie-Bruxelles. Sur cet important sujet d’actualité, il n’a pas usé de la langue de bois. Michel Kacenelenbogen explique que « Notre enseignement en art dramatique est de très grande qualité, mais il faut arrêter de le rémunérer sur la base du nombre d’élèves : ces écoles me donnent l’impression d’être des usines à chômeurs. Il y a quelques années, la préoccupation des étudiants en art dramatique était de faire du théâtre. Aujourd’hui, leur préoccupation majeure est d’avoir leur statut. Je comprends. Mais quelque chose ne va pas. Je vais me faire étriller, mais il y a trop d’écoles d’art dramatique en Fédération Wallonie-Bruxelles. »
Des réflexions qui pourront certainement inspirer les nouveaux ministres, contraints de serrer la vis dans bien des domaines de financement.
La Rédaction
(Photos Belga : Éric Lalmand – Thierry Roge)
