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De Wever Ier choisit la méthode colibri pour réduire les dépenses publiques (Carte blanche)

par Contribution Externe

La réduction des dépenses publiques semble bien légère, si l’on en juge les termes de l’accord du gouvernement De Wever. Un cadastre des subventions et quelques coups de rabot ici et là ne suffiront pas. C’est le poids de l’État tout entier qu’il convient d’alléger. Une carte blanche de Gaëtan Zeyen, avocat et docteur en droit fiscal.

À lire la ‘Déclaration du formateur’ De Wever du 31 janvier 2025, la situation budgétaire de notre pays serait simplement « préoccupante ». En voilà un euphémisme pour désigner la situation budgétaire absolument catastrophique de notre royaume : une dette record de près de € 640 milliards, soit environ € 54.500,00.- par habitant et un déficit qui s’élève à 4,6% du PIB.

Or, mal nommer une situation, c’est empêcher la prise de mesures adaptées, proportionnées et surtout efficaces ; c’est également empêcher une indispensable prise de conscience collective. Les derniers jours l’ont démontré avec force : le choc pour les Européens en général et pour les Belges en particulier sera très douloureux à tous égards. Dans ces conditions, un sursaut précoce, certes pénible au départ, n’est-il pas préférable à une inéluctable, mais lente, longue et douloureuse agonie ?

De toute évidence, le gouvernement De Wever Ier (« coalition Arizona ») a choisi à nos dépens, pour ‘assainir’ notre situation budgétaire, la voie du colibri, plutôt qu’un remède de cheval.

N’est pas Milei ou Trump qui veut !

Son ambition se limite en effet à « maîtriser la croissance des dépenses », alors qu’il est impératif de les réduire drastiquement. La nuance est de taille. Pire, il s’agit en réalité de deux conceptions radicalement différentes. Dans son dernier rapport annuel, la Banque nationale de Belgique, par la voix de son gouverneur Pierre Wunsch, doute de la capacité du gouvernement De Wever Ier de ramener le déficit budgétaire sous la barre des 3% en 2029 par les mesures envisagées.

Pour y parvenir, le gouvernement De Wever propose, certes, l’une ou l’autre piste innovante et intéressante : l’une d’elles consiste en la mise en œuvre d’un ‘cadastre’ des subsides, accompagné d’une définition claire et de procédures uniformes pour l’octroi de subventions ‘facultatives’ (cette dernière expression témoigne à elle seule de l’absence de réelle volonté politique d’assécher le marais et ouvre la voie aux interprétations les plus politiquement intéressées…) ; chaque organe administratif aurait ainsi pour mission de mettre en place et de fournir un ‘registre des subventions’. Au bout de ce processus, un registre interfédéral serait constitué. Il serait également question de lutter contre les subventions étrangères ‘illégales’.

Les « épaules les plus larges », ce sont celles de l’État

Une autre piste évoquée, mantra de la gauche extrême, consiste à faire contribuer ‘les épaules les plus larges’. Outre le fait que cette dernière expression, n’a, en soi, aucun sens en tant que telle faute de définition, il convient de rappeler que la population belge subit déjà une pression fiscale stratosphérique : après l’extrême ponction opérée par l’Etat et ses diverses entités, il ne reste au contribuable que l’impôt sur les os.

En l’occurrence, ‘Les épaules les plus larges’, c’est l’État. C’est lui le mieux nanti grâce aux prélèvements qu’il nous impose.

Vu sous cet angle, ce qu’il faut, c’est demander nettement plus à l’impôt et beaucoup moins aux contribuables. La boussole de tout homme politique digne de ce nom devrait être l’efficacité de l’impôt, et non la redistribution arbitraire du produit de celui-ci à ses affidés et clients.

Les contribuables n’ont pas à financer des lubies

Milei et Trump nous montrent pourtant la voie à suivre : on ne peut se contenter de simplement établir un ‘registre des subsides’ ; il faut impérativement sauter le pas et franchir l’étape suivante : les réduire significativement, mieux les supprimer purement et simplement partout où c’est possible. Il n’appartient pas aux citoyens-contribuables belges de financer, à travers une galaxie d’ASBL, le train de vie parfois dispendieux d’hommes politiques de 3ème division ou has been des urnes, de leur famille, de leurs amis, voire de leurs maîtresses. De même, il n’appartient pas aux citoyens-contribuables belges de financer des structures qui promeuvent des idéologies rétrogrades, néfastes, voire terroristes.

À l’aune de ces considérations, réduire par exemple les frais de fonctionnement d’UNIA de 25% apparaît comme une mesure homéopathique à caractère symbolique : elle est sans réel effet et elle permet au camp de la Divine Morale de continuer à sévir tout en se posant en victime.

Réduire drastiquement les subsides n’est pas seulement une exigence budgétaire indispensable pour notre survie économique ; il s’agit également d’une exigence politique destinée à stopper net le financement des adversaires (ennemis ?) politiques.

Là encore, l’exemple de la suppression radicale de l’USAID est éclairant : ce faisant, le Président Trump n’a pas seulement voulu reprendre le contrôle sur une manne de plusieurs dizaines de milliards de dollars par an, il a également souhaité saper les (re)sources financières d’influence de l’administration Biden.

On regrettera que le gouvernement De Wever Ier, pourtant assez homogène d’un point de vue idéologique, n’a pas eu cette même volonté ou vision.

Gaëtan ZEYEN, avocat et docteur en droit fiscal (les intertitres sont de la rédaction)

(Photo : Imagebroker/Belga)

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