Le 27 février 2025, les déclarations de l’eurodéputée LFI Rima Hassan sur le Hamas, lors de son intervention sur Sud Radio, ont provoqué une vive réaction en France, incitant Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, à annoncer qu’il saisirait la justice. Rima Hassan a exprimé sa conviction que l’action du Hamas était « légitime du point de vue du droit international » arguant que le groupe militant palestinien avait un droit à résister face à ce qu’elle qualifie d’« occupation étrangère ».
Le ministre de l’Intérieur a réagi sur les réseaux sociaux, dénonçant des déclarations « proprement inacceptables ». Il a rappelé que le Hamas est une organisation terroriste, responsable de multiples attentats, meurtres d’otages, et actes de propagande antisémite. Selon lui, l’apologie du terrorisme constitue un délit en France, et il a annoncé qu’il allait immédiatement signaler ces propos à la procureure de la République pour qu’ils soient pris en compte.
Pour Bruno Retailleau, ces déclarations sont d’autant plus choquantes qu’elles interviennent dans un contexte particulièrement sensible, à la suite des récentes attaques terroristes et de l’inhumation de victimes françaises. Le ministre de l’Intérieur a insisté sur le fait qu’un tel discours, soutenant une organisation terroriste, n’avait pas sa place dans le débat public, d’autant plus venant d’une représentante élue de l’Union Européenne.
David Lisnard dénonce la « propagande abjecte » de Rima Hassan
Le maire LR de Cannes, David Lisnard, n’a pas non plus tardé à réagir. Il a qualifié les propos de Rima Hassan de « propagande abjecte » et a annoncé qu’il ferait, lui aussi, un signalement au parquet sur la base de l’article 40 du Code de procédure pénale, qui oblige toute autorité publique à signaler à la justice toute information sur des crimes ou des délits. David Lisnard a exprimé sa consternation face à l’attitude de la députée européenne, soulignant qu’elle ne se contentait même plus de camoufler son soutien au Hamas sous un vernis juridique, mais devenait de plus en plus la porte-parole de l’organisation.
Il a également exprimé son incompréhension face à l’attitude de Rima Hassan, qui porte l’écharpe française tout en soutenant des propos qui, selon lui, sont complètement en contradiction avec les valeurs de la République. « Nos impôts ne doivent plus financer une telle propagande », a conclu David Lisnard, estimant que la justice devait se saisir de cette affaire.
Une diplomatie franco-algérienne tendue
Au-delà des propos sur le Hamas, Rima Hassan a également été interrogée sur les relations franco-algériennes, un autre sujet de friction dans la politique internationale. Elle a exprimé sa solidarité avec l’Algérie, un pays qu’elle considère comme « digne dans sa position vis-à-vis de la France ». Elle a notamment défendu l’Algérie, soulignant son rôle historique en tant que terre d’accueil pour de nombreux mouvements décoloniaux d’Afrique, et a critiqué ce qu’elle appelle « l’obsession politique » du gouvernement français vis-à-vis de ce pays.
La polémique autour du vote contre la résolution pour la libération de Boualem Sansal
Rima Hassan est une habituée des polémiques. Elle avait récemment voté contre une résolution du Parlement européen demandant la libération de Boualem Sansal, un écrivain franco-algérien emprisonné en Algérie. Alors qu’elle a défendu la position algérienne concernant la situation de l’écrivain, affirmant qu’il est traité dans un hôpital et non maltraité, ses propos ont encore une fois suscité la controverse. Rima Hassan était une des seules élues à voter contre la résolution demandant la libération de l’écrivain. Le PTB avait aussi voté contre cette demande de libération….
La Rédaction
(Photo Rima Hassan : Daniel Perron / Hans Lucas via AFP)