Face à un réseau routier vieillissant, un rail sous compétence fédérale et des défis budgétaires considérables, le ministre wallon de la Mobilité, François Desquesnes (Les Engagés), mise sur une approche pragmatique. Entre la modernisation des infrastructures, l’optimisation du TEC et le développement des alternatives comme l’électromobilité, il dévoile à 21News sa feuille de route pour une Wallonie mieux connectée.
21News : Quels sont, selon vous, les principaux défis en matière de mobilité en Wallonie aujourd’hui, et quelles seront vos premières mesures concrètes pour y répondre ?
François Desquesnes : Le défi majeur, c’est de garantir à chaque habitant de Wallonie une mobilité facile et sûre pour ses besoins du quotidien et ceux de nos entreprises. Les défis sont nombreux : réseau routier vieillissant saturé à certains moments, infrastructures vélos insuffisantes, besoins d’investissement colossaux dans la voie d’eau… mais aussi des opportunités : vélos électriques et speedélec qui allongent les distances parcourues à deux roues, voitures autonomes, développement de l’intelligence artificielle qui permet d’optimiser la multimodalité, etc.
La situation budgétaire wallonne dont nous avons hérité (doublement de la dette en cinq ans) nécessite une approche rigoureuse et certainement de la créativité pour y parvenir. Un exemple concret : la nécessité de faire contribuer les plaques étrangères à l’entretien de notre réseau routier. C’est le projet de la vignette à laquelle nous travaillons avec nos voisins flamands.
Rail, TEC, routes : quelles priorités pour les infrastructures ?
21News : Peut-on s’attendre à des projets d’envergure sous votre mandat, comme une modernisation du rail wallon, des nouveaux parkings de dissuasion ou des infrastructures alternatives ? Si oui, en aurez-vous les moyens ?
F.D. : Le rail est essentiel pour la mobilité en Wallonie, singulièrement pour les travailleurs et les étudiants. Je rappelle qu’il s’agit d’une compétence fédérale. Bien sûr, la Wallonie développe des projets avec Infrabel et la SNCB pour moderniser nos infrastructures de fret (afin de réduire le nombre de camions sur les routes), mais aussi autour des gares.
C’est tout l’enjeu du développement des mobipôles, qui permettent l’interconnexion entre différents moyens de transport : train, bus, taxis, parkings vélos et voitures, stations d’autopartage… Les moyens doivent être publics, mais aussi privés, car les terrains autour des gares ont de la valeur. En tant que ministre du Territoire, je souhaite promouvoir des projets de logements et de services en connexion directe avec les gares.
« Le réseau TEC n’est pas sous-financé, mais son nombre d’usagers stagne. Ma priorité est d’optimiser son efficacité et son attractivité. »
21News : Le réseau TEC souffre de sous-investissement, de grèves incessantes et de critiques sur sa fiabilité. Envisagez-vous une réforme profonde ou un plan d’investissement pour améliorer l’offre et la ponctualité ?
F.D. : Non, le réseau TEC n’est pas sous-financé. Son budget a fortement augmenté ces dernières années, mais le nombre d’usagers, lui, est resté identique (151 millions de passagers par an), ce qui m’interpelle fortement.
Le contrat de service public actuel, hérité de la précédente législature, est de plus assorti d’un budget dit “indicatif”. Autrement dit, certaines promesses annoncées ne sont pas toutes financées.
Ma priorité est donc de redéfinir ce contrat de service public qui lie le gouvernement à l’entreprise publique autonome qu’est le TEC. Ce contrat doit définir des objectifs clairs et les moyens alloués pour permettre à l’entreprise de faire les meilleurs choix en matière de lignes, d’horaires, de correspondances… Le but est simple : augmenter le nombre de passagers.
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