Les Magritte du cinéma n’intéressent plus. On estime ainsi qu’à peine quelque 15.000 personnes ont été visionner la cérémonie sur la plateforme Auvio, alors que cette dernière a coûté la bagatelle de 800.000 euros. Peu de partenaires privés souhaitent encore voir leur nom associé à la cérémonie et les fonds publics, de leur côté, s’assèchent…
La cérémonie a par ailleurs connu cette année une polémique avec la participation de Charline Vanhoenacker. Cette dernière a multiplié les propos n’ayant aucun rapport avec le cinéma. L’humoriste a entre autre lancé : « La Belgique a-t-elle vraiment besoin d’une ministre de la Culture ? La Belgique a-t-elle vraiment besoin d’un Georges-Louis Bouchez ? Alors que les films belges ont cartonné cette année… ».
On a par ailleurs assisté à des scènes improbables, notamment lorsque des manifestants sont montés sur scène pour dénoncer la situation à Gaza. Un environnement familier pour Charline Vanhoenacker : « quand il y a des revendications, des votes, des élections, je me sens à la maison, c’est mon truc », a-t-elle insisté. Ceci sans compter des blagues qui sont tombées complètement à plat, notamment celle pour le meilleur décor (« Netanyahou pour la bande de Gaza ») ; « cette blague qui refroidit tout le monde » a lancé l’humoriste vu le peu de réactions de la salle…
Tuile de plus, la fondation Magritte, bien qu’à un stade préliminaire de réflexion, indique qu’il existe un malaise. Charly Herscovici, l’exécuteur testamentaire du peintre depuis 1985, semble mécontent des prises de parole politiques qui ont marqué les éditions récentes des Magritte, et pourrait ne plus vouloir associer le nom du peintre à l’événement. Pour lui, cette manifestation devrait avant tout promouvoir le cinéma belge, et non servir de tribune politique.
La pratique intempestive de l’entre-soi pousse ainsi quantité de gens à se désintéresser de l’évènement, qui, au fil des années, a perdu une grande partie de son attractivité et a sombré dans la caricature d’elle-même.
La rédaction