Lors du sommet de Londres bouclé hier, les différents chefs de gouvernement européen se sont montré en rang serré derrière le leader ukrainien
Après le sommet quasi-irréel tenu à Washington vendredi entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, une réunion d’urgence, réunissant 15 chefs d’État et de gouvernement européens, a eu lieu à Londres ce dimanche, en présence du président ukrainien. Il semble désormais clair que l’alliance historique entre l’Europe et les Etats-Unis a plus que du plomb dans l’aile. Les Européens se trouvent donc divisés entre deux logiques à priori contradictoires : de un, assurer eux-mêmes une augmentation de leurs capacités militaires sans compter sur Washington, et de deux, tout de même compter sur les Etats-Unis pour approuver le plan de paix qu’ils s’apprêtent à rédiger.
Les participants à la réunion d’hier se sont ainsi engagés à participer à un effort commun pour investir massivement dans leur armement et œuvrer davantage à la sécurité du continent, en insistant toutefois sur l’importance, comme l’a souligné le premier ministre britannique Keir Starmer, de conserver des liens de qualité avec Washington. « L’Europe doit faire le gros du travail, mais pour défendre la paix sur notre continent, et pour réussir, cet effort doit être fortement soutenu par les États-Unis« , a déclaré ce dernier au terme du sommet.
Un plan de paix soumis aux Etats-Unis
Les dirigeants réunis dans la capitale britannique ont insisté sur la nécessite de garanties pour l’Ukraine dans l’avenir, que ce soit en matière économique et militaire. Dans un élan d’accolades chaleureuses avec leur homologue ukrainien, MM. Macron, Starmer ou la présidente du conseil européen Ursula von der Leyen, ont pu faire état de leur volonté de ne pas laisser tomber l’Ukraine à son sort. Il est maintenant prévu qu’un plan de paix soit rédigé, ceci « en collaboration avec les Etats-Unis », comme a insisté le premier ministre britannique, qui a laissé savoir qu’il avait appelé M. Trump la veille après s’être déplacé à Washington plus tôt dans la semaine. Les dirigeants européens, que cela soit le président français Macron ou l’actuel chancelier allemand Olaf Scholz, ont insisté de leur côté pour que soit clarifiée leur position visant à ne laisser aucun doute sur le fait que la partie russe était à l’origine de la guerre. L’Ukraine est « victime des agressions russes, et cette vérité demeure inébranlable pour tous », a ainsi estimé ce dernier. L’Allemagne est le premier fournisseur européen. d’aide à l’Ukraine depuis 2021.
A noter enfin que les Etats-Unis ont ce dimanche remis la pression sur le leader ukrainien, qu’il accusent d’être le maillon faible de ces négociations. Washington a ainsi laissé savoir qu’il pourrait envisager de faire pression sur Volodymyr Zelensky pour qu’il parte. « Nous avons besoin d’un dirigeant qui peut traiter avec nous, traiter avec les Russes à un moment et mettre fin à cette guerre« , a ainsi déclaré le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, Mike Waltz.
Maxence Dozin
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