Dans une tribune récente dans Le Point, l’essayiste Guy Sorman met en lumière un aspect souvent passé sous silence de la personnalité de Volodymyr Zelensky : sa judéité. Selon lui, cette identité juive est une clé essentielle pour comprendre la posture du président ukrainien face à la guerre et à ses adversaires, notamment Vladimir Poutine et Donald Trump.
Zelensky est, selon Sorman, un survivant. Il est l’héritier d’une communauté juive ukrainienne autrefois florissante, avant d’être quasiment anéantie pendant la Seconde Guerre mondiale, souvent avec la complicité d’une partie de la population locale. Pourtant, cette histoire n’a pas empêché Zelensky d’être élu avec une légitimité incontestée, ce qui marque, selon l’essayiste, une rupture historique majeure.
Mais cette origine ne constitue pas seulement un élément biographique. Sorman estime qu’elle confère à Zelensky une vision spécifique du conflit. Il rappelle que lorsque le président ukrainien a qualifié Poutine de « tueur », Trump n’a pas compris la portée du mot. Pour Zelensky, explique-t-il, ce terme ne relève pas de la simple rhétorique politique : il s’inscrit dans une conscience historique du Mal et de l’extermination. La menace qui pèse sur l’Ukraine n’est pas, à proprement parler, un holocauste, mais une occupation brutale qui rappellerait, selon Sorman, celle des nazis en Europe centrale à partir de 1940.
Poutine lui-même ne cache pas sa vision de cette judéité. Le président russe s’est à plusieurs reprises insurgé contre le fait qu’un Juif dirige l’Ukraine, allant jusqu’à le qualifier d’« être inhumain » et de « néonazi », un amalgame qui, selon Sorman, témoigne d’un antisémitisme sous-jacent dans le discours du Kremlin même si Vladimir Poutine a été pratiquement élevé par une famille juive qui logeait sur son palier dans un tour à appartements.
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