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Manifestation du droit des femmes, le 8 mars sous le signe de la violence. Bruxelles comme à Téhéran ? (Carte Blanche)

par Contribution Externe

Ce 8 mars, journée symbolique de la lutte pour les droits des femmes, j’ai été agressée en pleine rue. Insultée, humiliée, frappée par trois hommes. Pourquoi ? Parce que j’exerçais mon droit à manifester. Parce que mes convictions ne plaisaient pas. 

Dans une démocratie, nous devrions pouvoir débattre, échanger, nous opposer sans crainte. Pourtant, ce jour-là, j’ai découvert que certains estiment que ceux qui pensent différemment méritent d’être réduits au silence – par la peur, par la violence physique. 

Ils ont formé un cercle autour de nous. « Racistes, sionistes, MR dégage », ont-ils crié, comme un verdict déjà rendu. Puis, la violence est montée d’un cran. L’un d’eux, portant un keffieh, m’a insultée : « Sale pute, raciste ! » Les mots ont laissé place aux coups. Magali a été saisie par les cheveux, tirée en arrière par plusieurs hommes. 

Je croyais avoir fui ce genre de brutalité en quittant mon pays natal. Mais ce 8 mars, j’ai eu le sentiment d’être de retour dans les rues de Téhéran, là où la république islamique et les Mollah tabassent les femmes pour leur manière de penser, de s’exprimer, d’exister. 

Aujourd’hui, je me suis sentie encore une fois la femme iranienne, la femme afghane. Ma pancarte était pour elles, pour toutes celles qui, loin des caméras et des micros, se battent pour leur liberté et sont écrasées dans l’indifférence. Je voulais être la voix des sans-voix. Mais nous avons été réduits au silence. 

Nous étions sans voix. Magali était sans voix. Viviane était sans voix. Les femmes et les hommes du MR étaient sans voix face à des  attaques contre toutes celles et ceux qui pensent autrement. Il s’agit d’attaques contre toutes les femmes et les hommes qui refusent de se plier au dogme dominant, contre ceux qui osent affirmer leur liberté de conscience. 

« Un féminisme totalitaire » 

Nous vivons dans une société où l’opposition d’idées devrait être source de débat, et non d’agression. Mais aujourd’hui, ce droit semble réservé à certains. Si votre idéologie n’est pas conforme à celle d’une certaine gauche, alors vous n’avez plus droit à la parole. Pire, vous devez craindre la violence. 

C’est une dérive inquiétante. Lorsqu’un courant politique s’arroge le monopole du bien et du vrai, lorsque toute pensée divergente est immédiatement taxée de fascisme ou de haine, alors la liberté d’expression est menacée.  Comme le dit Caroline Fourest dans une carte blanche ce dimanche dans La Tribune : « Au nom de l’indigénisme et d’une prétendue intersectionnalité, ou par pur esprit partisan, un féminisme totalitaire tend à s’imposer et à parler au nom de toutes ».

Une démocratie où l’on ne peut plus s’exprimer sans risquer d’être agressé n’est plus une démocratie. Elle devient un système où règne la terreur intellectuelle, où les idées ne se confrontent plus par l’argumentation, mais par la force.  Cette violence est aujourd’hui alimentée par une gauche radicalisée. Comme le dit Georges-Louis Bouchez : « Elle est alimentée par certaines associations qui touchent de l’argent public ». Dans un contexte budgétaire difficile à tous niveaux de pouvoir il est temps de faire un grand nettoyage des subsides et de couper les vivre à ces asbl qui utilisent l’argent public pour polluer le débat public et alimenter la violence verbale et, ce week-end, physique.

Et pourtant, face à cette violence, un silence assourdissant.  Sophie Rohonyi, présidente de DéFI, où étais-tu ? Toi qui prétends défendre les femmes, pourquoi ce mutisme ?  Mais ce n’est pas juste du silence. Ce 8 mars, tu étais là, sur scène, micro en main. Tu aurais pu arrêter tout cela. Tu aurais dû calmer les esprits, appeler au respect et à la dignité. Mais non. Au lieu d’apaiser, tu as ajouté des couches.  Plutôt que de stopper la violence, tu t’es mise en avant, comme si ce chaos t’arrangeait. Comme si ce tumulte servait ton message. C’est totalement inacceptable.

Avant les élections, tu dénonçais la répression des Iraniennes, tu parlais haut et fort des injustices qu’elles subissent. Mais ici, en Belgique, quand des femmes sont agressées pour leurs idées, tu n’as plus rien à dire.  Quel genre de féminisme défend-on si l’on ne protège que certaines femmes, celles qui pensent « correctement » ? Comment ne pas voir que certaines associations belges et françaises ont été infiltrés par l’extrême-gauche ? Comment faire semblant que la cause des violences sont les réformes de l’Arizona alors que les mêmes violences ont eu lieu à Paris aussi à une manifestation pour le droit des femmes avec quasiment les mêmes slogans, parfois antisémites ? Comment laisser une cause noble comme celle du droit des femmes être polluée par des idéologies d’une gauche violente sans même le dénoncer ?

Une colère contre cette « impunité » 

Les droits des femmes ne sont pas un accessoire électoral. Ils ne peuvent pas être défendus seulement quand c’est politiquement opportun.  Nous avons besoin de cohérence, de courage, d’une indignation qui ne varie pas au gré des calculs politiques. 

Aujourd’hui, j’ai mal. Physiquement, moralement. Mais plus que tout, je suis en colère.  En colère contre cette violence que je croyais avoir laissée derrière moi. En colère contre cette impunité. En colère contre ce silence complice.  Mais surtout, en colère contre cette hypocrisie politique qui prétend défendre la liberté d’expression tout en encourageant la censure. 

Je refuse d’accepter qu’en Belgique, une femme puisse être frappée en pleine rue pour ses convictions. Je refuse de céder à la peur.  Je continuerai à parler, à dénoncer, à me battre. Parce que la démocratie meurt dans le silence. Parce que la liberté s’effondre quand on accepte la violence. Parce que chaque femme et chaque homme qui refuse de se taire est une victoire contre l’obscurantisme.

Melissa Amirkhizy – Conseillère communale à Ganshoren

(Photo Belgaimage)

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