L’achat d’avions de chasse F-35, principalement produits par le constructeur américain Lockheed Martin, suscite des interrogations croissantes parmi les pays européens quant à leur souveraineté militaire et la dépendance vis-à-vis des États-Unis. Ce débat est d’autant plus pertinent dans un contexte géopolitique instable, marqué par des tensions entre les États-Unis et certaines nations européennes, et par l’incertitude quant à la politique extérieure américaine sous l’administration Trump.
Depuis l’arrivée de Donald Trump à la présidence, plusieurs pays européens se questionnent sur leur dépendance aux États-Unis pour leur défense aérienne, notamment en ce qui concerne l’utilisation de leurs F-35. La question se pose de manière particulièrement pressante en raison de la position de plus en plus proche de Trump vis-à-vis de la Russie, de sa volonté d’annexer le Groenland, ou de son projet d’intégrer le Canada aux États-Unis, ce qui a laissé certains pays européens se demander s’ils pouvaient compter sur la protection militaire américaine à long terme. En Suisse, par exemple, l’achat de F-35 a été vivement débattu au Parlement, tandis qu’en Allemagne, des préoccupations similaires ont émergé concernant la liberté d’action de ses forces armées avec ces appareils.
Christophe Gomart, eurodéputé LR, a relayé cette inquiétude dans Libération, affirmant que si les États-Unis attaquaient le Groenland, aucun pays européen ne pourrait faire décoller ses F-35 pour défendre ce territoire, car les plans de vol doivent être validés par le Pentagone. Michael Schoellhorn, le directeur d’Airbus Defence and Space, a également fait part de ses préoccupations, suggérant que même les Danois, qui utilisent des F-35, ne pourraient pas défendre le Groenland en cas d’attaque américaine.
Bien qu’il semble peu probable qu’un affrontement militaire éclate entre les États-Unis et des alliés comme le Danemark, la question se pose de savoir si Washington pourrait réellement entraver l’utilisation des F-35 européens. Plusieurs experts ont apporté des éléments techniques et géopolitiques éclairants.
Un contrôle indirect, mais réel
Techniquement, il n’existe pas de « kill switch » permettant aux États-Unis de désactiver à distance les avions F-35, mais certains systèmes informatiques des appareils sont connectés à des serveurs situés aux États-Unis et les F-35 ne peuvent fonctionner de manière autonome que pendant une période limitée ; après un certain délai sans connexion au système américain, certaines fonctionnalités peuvent être limitées. Ce système de gestion des missions est essentiel à l’opérationnalité des appareils. Selon un document officiel du gouvernement américain, l’avion peut fonctionner sans connexion pendant 30 jours maximum, après quoi il perd son soutien logistique optimal.
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