Au jour de la clôture des candidatures pour la présidence de la N-VA, un constat s’impose : Valerie Van Peel est la seule en lice. Si sa candidature est encensée par la presse flamande, nombreux sont ceux qui y voient la main de Bart De Wever, véritable stratège du parti.
Le lundi 17 mars marque la fin des dépôts de candidature pour la présidence de la N-VA, mais il semble déjà acquis que Valerie Van Peel en sera l’unique prétendante. Ancienne députée, elle avait pourtant quitté la politique en 2022, avant de réapparaître comme par enchantement, portée par une presse flamande qui voyait en elle « la candidate idéale ».
Son retour a tout d’un coup monté orchestré par Bart De Wever, président depuis vingt ans et toujours maître absolu du parti. Officiellement, Van Peel incarne un virage plus centriste, conforme à la ligne suivie par la N-VA au sein des gouvernements flamand et fédéral. Mais cette position suscite un malaise parmi les militants nationalistes, d’autant que l’avenir des réformes institutionnelles semble repoussé aux calendes grecques. « J’ai tout à fait compris les nationalistes flamands qui sont quelque peu déçus », a-t-elle reconnu dans un entretien à Doorbraak.
Bart De Wever inquiète en coulisses
Sans mandat politique, Van Peel sera une exception au sein du parti. Mais en réalité, c’est la présence de Bart De Wever en coulisses qui inquiète. Beaucoup craignent qu’elle ne soit qu’une présidente de façade, dans l’ombre du véritable maître du jeu. Quant à sa crédibilité auprès de l’aile nationaliste, elle reste à prouver : son père et son oncle étaient des figures du CVP (ex-CD&V), et son engagement flamingant est loin d’être aussi tranché que celui d’autres figures du parti.
Enfin, face aux critiques sur son retour intéressé, elle a annoncé renoncer aux 150.000 euros restants de son indemnité de départ. Une tentative de désamorcer les attaques, alors que sa principale mission semble être de dédouaner la N-VA de son image conservatrice et de séduire un électorat plus large, là où Bart De Wever peinait à convaincre. Mais pourra-t-elle imposer son style face à l’ombre omniprésente du patron ?
Lode Goukens
(Photo : Belgaimage)