Le président américain a décrété hier dans la journée des taxes sur les exportations vers le territoire américain de produits européens de l’ordre de 20%, s’ajoutant, mais ne se cumulant pas, aux taxes déjà imposées sur les automobiles qui doivent entrer en vigueur aujourd’hui. D’autres secteurs pourraient être visés.
Donald Trump vise ni plus ni moins qu’une renaissance de l’industrie américaine, et provoque un séisme mondial. Il a ainsi décrété ce mercredi 2 avril une salve de taxes sur les exportations d’une cinquantaine de pays, dont ceux de l’Union européenne, qui devra bientôt s’acquitter de 20% de taxes à l’exportation pour ses produits commercialisés sur le territoire américain. Le président américain estime que ce seuil représente « la moitié » des taxes (en ce inclut la TVA) dont font l’objet les produits américains sur le sol européen. Cette logique de « 50% » est d’ailleurs suivie pour un ensemble de pays – de la Suisse au Vietnam en passant par la Grande-Bretagne.
Un tournant dans les pratiques commerciales
Les États-Unis tournent ainsi le dos aux pratiques qui prévalent dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), dont ils sont un des fondateurs, et qui garantissent une atmosphère de confiance et une certaine réciprocité dans le cadre des échanges mondiaux.
L’Union européenne se targue de disposer d’un « plan solide » en vue de prendre, si cela était jugé nécessaire, des mesures de représailles. Elle avait en tout cas prévenu que sa réponse serait apportée au « moment opportun ». La Commission, justement, doit se pencher prochainement sur une stratégie de réponse aux barrières à l’entrée sur l’aluminium et l’acier décrétées plus tôt dans l’année par l’administration Trump.
Maxence Dozin
(Photo Michael Brochstein/ZUMA Press Wire)
