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État de l’Union : provocateur, Adrien Dolimont bouscule les codes

par Rédaction

Dix ans après Paul Magnette, et un an après le boycott d’Elio Di Rupo, le traditionnel discours sur l’état de la Wallonie a fait son grand retour ce mercredi au Parlement. À la manœuvre : le nouveau ministre-président libéral Adrien Dolimont, qui a imposé un style neuf et un credo assumé — “Osons !” — pour incarner une rupture à la fois de ton et de cap.

Avec un mélange d’audace, de lyrisme bien dosé et de punchlines calibrées, Adrien Dolimont a livré un discours offensif, décidé à poser les bases d’une nouvelle gouvernance en Wallonie. « Plutôt que de subir, choisissons d’agir. Osons ! », a-t-il martelé à la tribune, dénonçant la paralysie d’un système politique « qui n’a pas osé changer les choses ».

Conscient du climat tendu et de la fragilité sociale de la région, il n’a pas éludé la réalité : inflation persistante, tensions géopolitiques, pauvreté structurelle (21,8 % de la population en situation de risque), et un taux de chômage toujours élevé avec 250.000 demandeurs d’emploi pour seulement 40.000 postes vacants. Mais pour Dolimont, c’est précisément parce que la Wallonie va mal qu’il faut « oser la transformation », en agissant sur trois fronts : le développement économique, la cohésion sociale et la simplification de l’action publique.

Le style tranche avec celui de ses prédécesseurs. Moins technocratique que Di Rupo, plus cash que Magnette, Dolimont a choisi le terrain du volontarisme lucide, assumant des mots forts contre « la montée des extrêmes » qu’il veut « combattre sans relâche, à tous les niveaux de pouvoir », et plaidant pour « la nuance, le dialogue, l’intelligence collective » face à la polarisation du débat public.

Dans une mise en scène un brin provocatrice, il a convoqué Einstein « ressuscité par l’intelligence artificielle », avant de rappeler qu’il n’était « ni Harry Potter, ni à Poudlard » — « mais je crois à la force du travail, à la constance, au bon sens ». La formule résume bien son style : une parole directe, structurée, sans effets de manche superflus, mais avec un souci d’incarner un changement générationnel dans la manière de faire de la politique.

Le ministre-président a aussi évoqué l’IA, qualifiée de « révolution industrielle majeure », en soulignant que la Wallonie, petite en taille, devra miser sur sa créativité, ses talents et son audace pour tirer son épingle du jeu. « Nos voisins nous regardent différemment. Parce que nous osons. Mais il nous reste une chose à apprendre : oser être fiers », a-t-il conclu, sur une note presque identitaire.

PS, PTB, Ecolo : répliques musclées de l’opposition

La réponse socialiste n’a pas tardé. Pour Christie Morreale, cheffe de groupe PS, Dolimont a «
dressé un tableau noir et caricatural » de la Wallonie, pour justifier une politique de « rupture brutale »

orientée à droite. « Vous balayez tout ce qui a été fait, comme si rien de bon n’avait été construit en quarante ans », a-t-elle fustigé.

Du côté du PTB, Germain Mugemangango a dénoncé un « discours creux » et un gouvernement « qui dit une chose et fait son contraire », accusé d’avoir gelé les primes à la rénovation tout en prétendant défendre ceux qui travaillent.

Chez Ecolo, Stéphane Hazée évoque une « grande régression »: coupes budgétaires dans les associations, promotion des pesticides, renoncements écologiques. « Ce gouvernement trahit ses promesses électorales. Et prépare un avenir gris à nos enfants ».

La Rédaction

(Photo Belgaimage)

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