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Guerre ouverte entre Trump et Harvard

par A.G.

Depuis le 7 octobre, les campus américains sont en ébullition. Mais à Harvard, les choses ont franchi un seuil critique : plusieurs professeurs et étudiants juifs ont rapporté des cas de harcèlement et d’intimidation lors de manifestations pro-palestiniennes, parfois en toute impunité. Le retour de Donald Trump au pouvoir a transformé cette affaire en affrontement frontal avec l’université la plus riche et la plus célèbre du pays.

Le ton est monté d’un cran cette semaine. Après un ultimatum resté lettre morte, l’administration Trump a décidé de geler 2,2 milliards de dollars de subventions fédérales à Harvard. En ligne de mire : le laxisme factuel de l’université face à l’antisémitisme, sa défense des politiques “DEI” (diversité, équité, inclusion), et son refus de coopérer avec l’enquête fédérale sur les dérives idéologiques du campus.

Une pression à 9 milliards de dollars

À cela s’ajoute une menace beaucoup plus lourde : Harvard pourrait perdre jusqu’à 9 milliards de dollars de financements publics sur plusieurs années, soit un levier financier massif. Sans oublier la remise en cause de son exonération fiscale, ce qui reviendrait à traiter l’université comme un acteur politique ordinaire. “Si Harvard continue de soutenir cette folie idéologique inspirée par le terrorisme, elle doit être imposée comme telle”, a écrit Trump sur Truth Social.

La secrétaire à l’Éducation Linda McMahon a enfoncé le clou : “L’université a laissé prospérer un antisémitisme institutionnalisé. Cela nuit à la liberté académique elle-même. Harvard peut encore corriger le tir, mais elle a trahi le rêve américain.” Autrement dit : réforme immédiate ou sanctions durables.

Pas d’antisémitisme sur les campus

Le président de l’université, Alan Garber, a tenu bon. Il refuse ce qu’il qualifie d’ingérence politique contraire au Premier Amendement : “Harvard n’abdiquera pas ses droits constitutionnels. Nous ne nous soumettrons pas à des exigences qui dépassent les limites de l’autorité légitime.” L’établissement fait front, malgré les pressions financières — 11 % de son budget annuel dépend directement de fonds fédéraux.

Mais la Maison Blanche semble déterminée à aller jusqu’au bout. Après Columbia, déjà privée de 400 millions de dollars de subventions, Harvard est désormais un symbole. Pour Trump, il s’agit de rétablir l’autorité de l’État sur des bastions académiques jugés hostiles, et d’envoyer un message clair : le contribuable américain ne paiera plus pour des institutions qui laissent l’antisémitisme s’installer au nom de la liberté d’expression.

A.G.

(Photo : Joseph Prezioso / AFP)

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