Invité ce mercredi matin à 7h50 sur Bel RTL Matin, Georges-Louis Bouchez a précisé les contours de l’accord de Pâques, qui prévoit de limiter les allocations de chômage à deux ans à partir du 1er janvier 2026. Passé ce délai, les chômeurs de longue durée devront retrouver un emploi ou frapper à la porte du CPAS. Environ 100.000 personnes sont concernées.
Mais le président du MR tient à rassurer les contribuables : tout le monde ne basculera pas dans l’aide sociale. Il rappelle que 170.000 postes vacants sont actuellement disponibles en Belgique. “Pas besoin d’être un génie en maths pour comprendre que, même si tous ne retrouveront pas un emploi, une partie d’entre eux y parviendra.”
Un tiers au CPAS, mais avec des règles strictes
Selon Bouchez, environ un tiers de ces 100.000 personnes pourraient se retrouver au CPAS, financé par les villes et communes. Mais les conditions d’accès y sont bien plus sévères qu’au chômage. Contrairement à l’ONEM, le CPAS vérifie l’ensemble des revenus : “Vous pouvez toucher le chômage même si votre conjoint gagne très bien sa vie ou si vous êtes propriétaire de plusieurs biens. Ce n’est pas le cas pour l’aide sociale. Le CPAS regarde s’il n’y a vraiment aucun revenu disponible. C’est toute la différence.”
Des maisons au Maroc et des allocations en Belgique
Bouchez évoque également les abus et appelle à renforcer les contrôles sur les patrimoines à l’étranger. “Oui, il y a des gens qui ont des maisons au Maroc et qui touchent des allocations sociales ici. On peut vérifier cela via les régions, qui ont un droit de regard sur les CPAS. Il faut que cela cesse.”
Et de conclure sur un ton ferme : “Des gens sont au chômage depuis plus de dix ans. Est-ce qu’on va vraiment continuer à leur verser des allocations jusqu’à la fin de leur carrière ? Il faut une rupture avec ce modèle.”
“Le réarmement doit être pérenne”
Georges-Louis Bouchez a marqué sa réserve face aux mesures exceptionnelles retenues pour financer l’effort accru en matière de Défense. Le président du MR critique le recours à un dividende exceptionnel de 500 millions d’euros de Belfius et aux nouveaux emprunts européens : « Ce n’est pas la meilleure chose à faire. Il faut des moyens structurels. La dette, ce sont les impôts de demain. »
Bien que son parti fasse partie du gouvernement, il juge ces solutions peu pérennes : « On ne peut pas aller chaque année chercher un super-dividende. » Pour lui, la seule voie réaliste passe par une réallocation des dépenses : « On dépense 330 milliards par an, mais la qualité n’y est pas toujours, notamment à cause du trop grand nombre de structures. »
Interrogé sur les allocations familiales, compétence régionale, il a exclu toute coupe frontale, tout en ouvrant une piste : « Il faut une réflexion au-delà du 4e enfant. »
La Rédaction
(Photo Belga : Hatim Kaghat)