Le patron de Safran, Olivier Andriès, ne digère toujours pas l’accueil glacial réservé à son groupe lors de l’implantation d’un site industriel à Rennes en février 2024. Interrogé lundi par la commission d’enquête parlementaire sur les freins à la réindustrialisation de la France, il a tenu des propos sans détour : « Chaque fois que l’on aura un choix de localisation, je bannirai une offre faite par une ville détenue par une majorité écologiste », a-t-il lancé, résume Le Figaro.
La colère du dirigeant ne date pas d’hier. L’ouverture à Rennes d’une fonderie d’aubes de turbine – une pièce stratégique pour les moteurs d’avion – devait créer 500 emplois d’ici 2029. Le projet, installé sur un ancien site de Stellantis et conforme à la loi ZAN, avait pourtant reçu le feu vert de la maire socialiste Nathalie Appéré. Mais il s’est heurté à l’hostilité ouverte d’élus écologistes locaux, rappelle Le Figaro.
Le directeur général du groupe tricolore a raconté avoir été accueilli « par des tomates » et conspué au motif que le projet relevait de l’aéronautique et, donc, de l’industrie militaire. « C’est scandaleux, c’est l’avion, ils vont polluer, et puis c’est militaire, c’est pas bien », aurait-on entendu, selon les propos rapportés par Le Figaro. Une attitude que le dirigeant qualifie d’« égoïste », car elle ferait passer « l’idéologie » avant « l’intérêt national ».
Andriès martèle que sa décision de tourner le dos aux villes écologistes n’est « pas politique », mais fondée sur un constat d’incompatibilité. Toujours cité par Le Figaro, il affirme : « Si c’est pour se faire accueillir par des tomates, ce n’est pas la peine. Je ne le ferai pas. »
La Rédaction
(Photo Remy Gabalda/MAXPPP