Fabrice Balanche, maître de conférences à Lyon-2, géographe reconnu pour ses analyses sur le Moyen-Orient, a été agressé en plein cours par un groupe de militants masqués. Les insultes pleuvaient – « sioniste », « raciste », « islamophobe » – et l’enseignant a dû quitter son amphithéâtre sous les huées. Une scène choquante, filmée, et immédiatement dénoncée par des figures politiques de premier plan. Or, sa rectrice l’enfonce au lieu de le défendre, révèle Le Point.
Oui : l’université Lyon-2, plutôt que de soutenir son professeur victime d’un acte de pure intimidation, a choisi de le désavouer publiquement. La présidente, Isabelle von Bueltzingsloewen, a enfoncé le clou dans une déclaration rapportée par La Tribune de Lyon et largement commentée par Le Point. Elle condamne les faits du bout des lèvres mais critique fermement son enseignant, allant jusqu’à qualifier ses propos de « complotistes » et « délétères ». Elle ose même dire ne pas être étonnée que « cette interruption tombe sur ce collègue-ci », en raison de ses « positionnements sur Gaza ». Le Point parle à juste titre d’un « désaveu public d’une violence institutionnelle inédite ».
Renversement des rôles
Cette sortie présidentielle n’est pas seulement maladroite : elle est indéfendable. Elle inverse les rôles – la victime devient le coupable – et alimente un climat où la peur et l’autocensure gagnent les rangs des enseignants. Balanche, comme le rapporte Le Point, n’a pourtant rien fait d’autre que son métier : alerter, analyser, transmettre. Ce n’est pas un militant. C’est un universitaire, et un des meilleurs connaisseurs de la Syrie en France.
Mais à Lyon-2, la présidence semble plus préoccupée par le confort des agitateurs que par la sécurité de ses enseignants. Le Point note avec gravité que l’université a bien accordé la protection fonctionnelle, mais n’a jamais pris le téléphone pour appeler le professeur agressé. Pendant ce temps, les murs du campus sont couverts de tags comme « Tue un islamophobe », des coins prière apparaissent dans les bâtiments publics, et des iftars sont organisés en toute illégalité. Balanche, pour avoir osé décrire ce qu’il voit, devient l’ennemi.
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