Olivier H., soupçonné d’avoir mortellement poignardé un fidèle dans la mosquée de La Grand-Combe (Gard), s’est rendu aux autorités à Pistoia, près de Florence, en Italie.
La cavale a pris fin. Trois jours après le meurtre dans la mosquée de La Grand-Combe, le principal suspect a été arrêté, comme l’a annoncé le procureur d’Alès à l’AFP. Olivier H., né en 2004 à Lyon, était activement recherché depuis vendredi. « Cela prendra, je l’espère, le moins de temps possible, mais nous l’aurons », avait affirmé le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau ce week-end.
Dimanche soir, vers 23 heures, le jeune homme s’est présenté de lui-même à un commissariat de Pistoia, en Toscane, selon Abdelkrim Grini, procureur d’Alès. « Face à l’efficacité des moyens mis en œuvre, l’auteur n’a eu d’autre issue que de se rendre. C’était la meilleure décision possible », a salué le magistrat.
Sur le réseau X (anciennement Twitter), Bruno Retailleau a souligné « la détermination et le professionnalisme » des enquêteurs et magistrats, soulignant la rapidité avec laquelle les résultats ont été obtenus.
Mobilisant plus de 70 enquêteurs, la traque d’Olivier H. a été intense. L’homme, sans emploi et inconnu des services de police et de justice, a pourtant basculé dans la violence vendredi matin.
À 8h30, vêtu d’une doudoune et porteur d’un sac de sport, il entre dans la mosquée où il croise Aboubakar, 24 ans, d’origine malienne, décrit par les fidèles comme « serviable » et « sympathique ». Alors qu’ils se trouvent dans la salle de prière, Olivier H. poignarde brutalement le jeune homme à une quarantaine de reprises, notamment au niveau du torse et de l’abdomen.
Un meurtre sans nul doute à caractère islamophobe
Après son crime, le suspect filme la scène avec son téléphone, proférant des paroles confuses comme « « Ton Allah de merde » et « je l’ai fait », laissant aussi entendre qu’il souhaitait « recommencer », selon le procureur. Les premiers éléments de l’enquête évoquent un acte prémédité visant spécifiquement un fidèle musulman, bien que d’autres pistes restent ouvertes.
« Il s’agit de propos à la fois antimusulmans et relevant d’une fascination morbide pour les tueurs en série, puisqu’il disait vouloir tuer encore pour être reconnu comme tel », a précisé Bruno Retailleau sur BFMTV.
Face à ce drame, Emmanuel Macron a exprimé son « soutien à la famille » et rappeléque « la liberté de culte est intangible » et que « le racisme et la haine n’ont pas leur place en France ».
Originaire du Mali et arrivé à La Grand-Combe il y a trois ans, Aboubakar avait décroché un CAP de maçonnerie dans un lycée professionnel privé. Ses proches, présents en nombre lors de la marche blanche organisée dimanche, ont évoqué un « jeune homme gentil, avenant et extrêmement poli ». À Paris également, plusieurs centaines de personnes ont manifesté contre l’islamophobie.
« Le fait qu’il se soit rendu lui-même est un soulagement », a confié Cekou, le petit frère de la victime, sur BFMTV. « Mon frère était une bonne personne, il n’avait de problème avec personne ».
Maxence Dozin
(Photo Belgaimage)