Alain Eraly, sociologue et économiste belge, professeur à l’Université libre de Bruxelles et membre de l’Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, a présidé le groupe de travail chargé de concevoir le nouveau système de pilotage scolaire dans le cadre du Pacte pour un Enseignement d’Excellence. Il souligne que, malgré des dépenses éducatives supérieures à la moyenne européenne, la Fédération Wallonie-Bruxelles peine à améliorer ses performances dans les enquêtes PISA. Eraly plaide pour une transformation profonde de la culture éducative, notamment en réduisant le taux élevé de redoublement et en renforçant la qualité de l’enseignement, afin de mieux soutenir les élèves en difficulté et de valoriser la profession enseignante.
21 News : Dans quelle mesure le Pacte d’excellence a-t-il atteint ses objectifs ? Devons-nous nous attendre à un vrai rattrapage dans le classement PISA ?
Pr Alain Eraly : Il est trop tôt pour le dire. La performance d’une école dépend de facteurs multiples : la formation initiale des enseignants, la stabilité des équipes pédagogiques, le niveau socio-économique des élèves, la dynamique de l’établissement, la qualité de l’enseignement maternel, etc. Outre l’effet désastreux du covid, il faut tenir compte de facteurs handicapants comme la pénurie d’enseignants dans certaines écoles.
Nous restons les champions du monde du redoublement, même si la situation s’est légèrement améliorée. En matière de décrochage, la proportion des 18-24 ans ayant quitté prématurément l’enseignement et la formation est de 7,4% en Région de Bruxelles-Capitale en 2022 ; ce taux est désormais inférieur à la moyenne européenne. La Région Bruxelles-Capitale (RBC) enregistre également la plus forte augmentation (+10 %) de la proportion d’adultes ayant atteint un niveau d’éducation élevé en Europe.
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