Elon Musk va organiser un entretien sur sa plateforme X, ce jeudi 9 janvier, avec Alice Weidel. La patronne de l’AfD, parti d’extrême-droite allemand, est candidate au poste de chancelier lors des élections anticipées du 23 février prochain. L’annonce de cet entretien a soulevé une vague de réactions.
Ce n’est pas la première fois qu’ Elon Musk intervient dans la campagne électorale allemande. Le milliardaire a ainsi exprimé son soutien à l’AfD récemment dans le journal Welt am Sonntag. Elon Musk y affirmait entre autres que « l’Allemagne se trouve au bord de l’effondrement économique et culturel et que l’AfD est la seule à pouvoir sauver le pays de la destruction. »
Musk est également l’un des plus grands employeurs du Brandebourg, où son groupe Tesla a une usine. Dans ce Land de l’est de l’Allemagne, l’AfD obtient de bons résultats. Les principaux sujets abordés par les deux interlocuteurs lors de cet entretien seront « la liberté d’expression et les idées de l’AfD pour une Allemagne forte. »
Ironiquement, c’est aussi sur X que l’ex-commissaire européen Thierry Breton, à l’origine de la croisade lancée contre ce réseau social, a interpellé la présidente de l’AfD. « Votre homologue (210 millions de followers) vous offrira lors de cet exercice un avantage significatif et précieux sur vos concurrents », écrit-il au titre de « citoyen européen soucieux du bon usage des plateformes systémiques autorisées à opérer dans l’UE dans le strict respect de notre droit. »
L’immixtion d’Elon Musk dans la politique allemande suscite aussi la colère des autres partis. Le chancelier Olaf Scholz (SPD, social-démocrate) a ainsi vivement critiqué le milliardaire pour « ses déclarations erratiques », ajoutant qu’il n’appartenait pas aux « propriétaires des réseaux sociaux » de déterminer pour qui les Allemands voteront.
Reste à voir quelle sera l’influence réelle de Musk dans les élections. Au stade des derniers sondages, l’AFD (sous les 20% d’intentions de vote) n’était pas capable de revendiquer la chancellerie, mais le parti est en progression dans les sondages. Raison pour laquelle Olaf Scholz et la CDU multiplient les mesures de fermeté afin de tenter d’enrayer cette progression.
La rédaction