Le système électoral américain est un véritable champ de mines législatif, un dédale bureaucratique qui, loin de protéger la démocratie, multiplie les opportunités d’irrégularités et de contestations incessantes. Une situation dénoncée de longue date mais que personne ne semble vouloir résoudre. Incroyable ? Pas pour les Américains, habitués à voir leur démocratie vaciller à chaque élection, et qui envient l’Europe à cet égard. ANALYSE
Le système électoral américain, que certains continuent d’idéaliser comme le pilier de la démocratie mondiale, est en réalité un cirque juridique et bureaucratique où la fraude semble non seulement possible mais presque encouragée. Hillary Clinton, en 2016, avait crié au vol, accusant Trump et ses amis russes d’avoir manipulé l’élection. Le fameux « dossier russe » a occupé la une des médias pendant des années. Fake news ? Absolument. Le rapport Mueller, pourtant Démocrate, n’a trouvé aucune preuve contre Trump. Pas une seule. En revanche, les journalistes du Washington Post, pris la main dans le sac, ont dû se rétracter et dé-publier leurs articles les plus erronés. Le Monde Diplomatique (mars 2023) parle d’une « usine à fake-news » :
« Ce gratte-ciel de la fake news dont les principaux architectes furent le New York Times, le Washington Post, CNN et MSNBC prétendait que, sans la collusion entre M. Trump et M. Poutine, Mme Clinton aurait occupé le bureau Ovale de la Maison-Blanche. Las, après deux années d’instruction, le procureur spécial Robert Mueller, pourtant chouchou des Démocrates, avait crevé la baudruche et réfuté toute collusion. Le Washington Post dut même corriger plusieurs de ses scoops et effacer de son site les affabulations les plus grotesques. L’enquête de la Columbia Journalism Review se parcourt comme un musée des erreurs médiatiques : élision des informations non conformes à la thèse des reporters, course concurrentielle au scoop au détriment de la rigueur, travestissement en ‘’désinformation russe’’ d’informations vraies mais gênantes pour les Démocrates, exposé trompeur de statistiques, usage abusif de sources anonymes (un millier pendant l’ère Trump) vaguement décrites comme ‘’responsable de l’administration’’, ‘’responsable des renseignements’’. »
Quatre ans plus tard, retour de manivelle : Donald Trump, lui aussi, crie au vol, affirmant que l’élection de 2020 lui a été arrachée. L’assaut du Capitole s’ensuit. La violence des faits ne doit pas occulter un autre scandale : des irrégularités évidentes lors de ce scrutin. En pleine crise sanitaire, pas moins de 100 millions de votes par correspondance sont comptabilisés, un chiffre qui explose les records. Pourtant, le taux de rejet des bulletins, habituellement à 6%, s’effondre à 0,6%. Des millions de voix acceptées sans sourciller. Mais dans cet imbroglio, personne, même parmi les juges républicains, ne prend la peine d’examiner les éléments présentés par Trump et ses acolytes. Et voilà Joe Biden qui, avec l’âge, ressemble au Joker de Batman, fait plus de voix qu’Obama, le chouchou absolu de l’Amérique, tout en perdant des États-clés comme la Floride et l’Iowa, toujours synonymes de victoire. Cherchez l’erreur.
On change les machines mais pas les méthodes
L’histoire des élections américaines est pavée de doutes. En 2000, George W. Bush s’empare de la présidence avec 500 voix d’avance en Floride, grâce à des machines de vote d’une vétusté digne d’un musée. La victime est Al Gore, futur climato-réchauffiste qui écrira « Une Vérité qui dérange » dans son jet privé. Georges-Bush Jr. provoquera la Deuxième Guerre d’Irak, dont le Grand-Moyen Orient ne se remet pas encore. Tout cela pour 537 voix…
Aujourd’hui, on a changé les machines mais pas les méthodes. Les Dominion et Smartmatic sont là, mais la confiance du peuple, elle, n’est jamais vraiment revenue. Les Démocrates, fidèles à leur stratégie, bloquent au Sénat toute tentative de réforme demandant un simple papier d’identité pour voter. Pourquoi ? Parce qu’ils prétendent que les minorités ne possèdent pas de permis de conduire. Absurde. La réalité est tout autre : ils savent que cette faille leur permet de jouer la carte des votes étrangers, amplifiée par une immigration massive qui, selon les Républicains, pourrait voir des clandestins se rendre aux urnes sans difficulté. Même l’Associated Press, pourtant défavorable à Trump, admet que 60.000 voix d’étrangers pourraient être comptabilisées. Or, l’élection se joue souvent à quelques dizaines de milliers de voix en Arizona, en Géorgie ou au Michigan.
De nombreux cas de fraudes répertoriés
Le chaos est partout : chaque État a son propre code électoral, ses règles, ses machines. Des lois qui changent chaque année. Dans une large enquête sur le sujet, David Lehn révèle que rien qu’en 2024, 1 792 projets de loi électorale ont été déposés dans 44 États. En résumé, selon lui, il y a 2 068 cas d’irrégularités électorales recensées par News21 et 1 546 cas d’irrégularités recensées par la Heritage Foundation, avec un total de 23 élections annulées. Ces chiffres montrent une large distribution à travers les États-Unis sur une période prolongée. Un chiffre interpellant. Comment garantir la transparence dans un tel capharnaüm ? En Ohio, des élections locales se jouent souvent à une voix près. Et pendant ce temps, les Américains regardent leur démocratie se dissoudre dans l’absurde.
Jimmy Carter l’avait déjà dit en 2005 : Le système électoral américain est une farce, mais si vous osez le dire, vous devenez complotiste. Pourtant, une fois que le bulletin est sorti de l’enveloppe, il devient impossible de prouver quoi que ce soit. Alors, que fait-on ? À part des jugements au niveau local (lire supra), la Cour suprême laisse faire, au nom de la séparation des pouvoirs.
Pendant ce temps, en Europe, des pays comme la Belgique et la France ont des systèmes électoraux rigoureux : pas de vote sans carte d’identité, pas de bulletin sans cachet, tout le monde vote le même jour. Aux États-Unis, c’est tout l’inverse : des semaines de vote anticipé, des ‘ballots’ balancés dans des conteneurs non surveillés sur des parkings de supermarchés. Des États qui mettent des semaines à publier les résultats, alors qu’en Belgique le gagnant est objectivé le lendemain matin avec pour résultat une confiance totale des Belges dans leur système électoral.
La vérité, c’est que la démocratie américaine est en piteux état. Les tribunaux, politisés jusqu’à la moelle, bloquent toute tentative de réforme. La lenteur des procédures achève de tuer la confiance des citoyens. Résultat ? Le système électoral américain est un champ de mines où chaque élection est susceptible d’être contestée. Celle de 2024 ne fera probablement pas exception. Tant Trump que certains Démocrates ont déclaré “qu’ils verront bien en fonction des résultats” s’ils contesteront l’élection en justice. Dans cette jungle, l’opacité est reine et la fraude une réalité. Déjà du temps de Kennedy, la maffia fut soupçonnée d’avoir bourré les urnes à Chicago. La victime en fut Nixon dont, pourtant, l’histoire (du Watergate) retiendra que c’était lui le tricheur…
Nicolas de Pape
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Quand les Démocrates dénoncent la légitimité des élections
Les Démocrates, qui reprochent souvent aux Républicains de contester les résultats électoraux, ne sont pas en reste lorsqu’il s’agit de remettre en question la légitimité des scrutins. Depuis des décennies, des figures majeures du parti démocrate, y compris Joe Biden, Hillary Clinton, et Bernie Sanders, ont ouvertement douté des résultats des élections présidentielles remportées par les Républicains.
Joe Biden, qui fustige aujourd’hui les accusations de fraude électorale de Donald Trump, a lui-même contesté à plusieurs reprises la légitimité des élections. En 2013 et 2016, il déclarait que l’élection de 2000, où George W. Bush avait battu Al Gore, était une injustice et que Gore avait véritablement gagné. Hillary Clinton allait dans le même sens, accusant la Cour suprême d’avoir « volé » cette élection. En 2019, Biden soutenait également l’idée que Trump était un « président illégitime », ce qui reflète bien l’ambivalence de son discours.
Les élections de 2004 ont également été marquées par des allégations de fraude, notamment en Ohio. Howard Dean, alors président du Comité national démocrate (DNC), et la représentante Nancy Pelosi ont exprimé des doutes quant à l’équité du scrutin. Bernie Sanders, quant à lui, a dénoncé l’absence de traçabilité des machines électroniques utilisées dans cet État.
Les contestations ont pris une ampleur particulière après l’élection de 2016. Hillary Clinton, encore une fois, a laissé entendre que la victoire de Donald Trump n’était pas légitime, tandis que de nombreux élus démocrates ont boycotté son investiture. Les accusations de fraude électorale se sont poursuivies après l’élection pour le poste de gouverneur de Géorgie en 2018, lorsque Stacey Abrams et ses partisans, dont Hillary Clinton, ont affirmé que l’élection avait été « volée ».
Ainsi, l’histoire récente montre que les Démocrates eux-mêmes ne se sont pas privés de remettre en question les résultats des élections, chaque fois qu’ils en doutaient. Une réalité qui contraste avec leur condamnation des accusations de fraude des Républicains.
NDP