Le gouvernement allemand est sous le feu des critiques depuis l’attaque de Magdebourg au cours de laquelle cinq personnes ont été tuées et plus de 200 ont été blessées.
Interrogée longuement par une commission parlementaire, la ministre de l’intérieur, Nancy Faeser, a déclaré que les enquêtes en cours « ne donnent pas encore une image claire » des « motivations de l’auteur ». Elle a toutefois mis en avant « les milliers de déclarations » faites depuis des années par Taleb A., originaire d’Arabie Saoudite sur les réseaux sociaux, qui donnent des « signes d’un psychisme pathologique ».
À deux mois des élections nationales, cette attaque reste au cours de l’actualité en Allemagne, où l’opposition accuse le gouvernement de défaillance et de manque de fermeté dans la politique migratoire. L’opposition rappelle souvent que l’Arabie saoudite a demandé à Berlin l’extradition de l’auteur de l’attentat, après avoir averti à plusieurs reprises qu’il pouvait être dangereux. Le gouvernement allemand n’a pas donné suite à cette demande d’extradition.
Dans un premier temps, certains éléments pouvaient laisser à penser que l’auteur était proche de l’AfD, mais selon les spécialistes il était « troublant » qu’une personne qui se dise proche de l’extrême-droite attaque un marché de Noël. Les nouveaux éléments de l’enquête penchent à ce stade pour une personne souffrant de troubles psychiatriques. Les prochaines semaines permettront sûrement d’y voir plus clair.
L’opposition ne lâchera certainement pas le dossier. Le chancelier Olaf Scholz tente de se montrer plus ferme en matière d’immigration, sachant que la population place ce sujet au cœur de la campagne électorale pour les législatives du 23 février. Aujourd’hui, ce sont les deux partis d’opposition – la CDU et l’AfD – qui sont en tête des sondages.
La rédaction