Dans un entretien au Point, Bertrand Alliot, essayiste et porte-parole d’Action Écologie, se positionne contre le discours catastrophiste dominant des ONG environnementalistes. Il souligne que la situation de la biodiversité, particulièrement en Europe, est loin d’être aussi dramatique que certains le laissent entendre.
Alliot critique la tendance des ONG à dramatiser les rapports sur la biodiversité pour attirer l’attention. Il cite le WWF, qui met en avant des bilans mondiaux alarmants, alors que des signes positifs existent, notamment en Europe. Par exemple, les populations de mammifères, comme les castors ou les bouquetins, ont considérablement augmenté au cours des dernières décennies, un fait souvent occulté. Il met également en lumière les avancées du rapport « Wildlife Comeback in Europe », qui montre que certaines espèces se portent très bien, comme les cervidés ou les oiseaux d’eau, dont la progression est spectaculaire.
Selon lui, le discours apocalyptique des ONG, comme celui du WWF, repose souvent sur une interprétation biaisée ou exagérée des données, notamment en négligeant les différences entre les situations locales et globales. Il souligne que des espèces dites « en danger » en France sont en réalité prospères ailleurs, comme le macareux moine, rare en Bretagne mais abondant dans le nord de l’Atlantique.
Bertrand Alliot appelle à un retour à une écologie pragmatique et équilibrée, qui tienne compte des réalités locales et des avancées tangibles, tout en évitant les discours alarmistes qui paralysent l’action et entretiennent des peurs injustifiées.
(Photo Belga)