Emmanuel Macron a réclamé publiquement, mercredi 9 avril, la libération de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré depuis novembre en Algérie. « Nous nous battons sans relâche depuis le début », a déclaré le président français, saluant le travail du comité de soutien et de l’éditeur de Sansal. Il a appelé les autorités algériennes à prendre rapidement une décision qui lui permette « de se soigner et de retrouver sa liberté ».
Boualem Sansal, âgé de 74 ans, a été condamné à cinq ans de prison pour « atteinte à l’unité nationale » après avoir osé évoquer, dans un entretien, les liens historiques entre le Maroc et une partie du territoire algérien. Une déclaration jugée sacrilège par le régime algérien, qui l’a arrêté un mois plus tard à l’aéroport d’Alger. Son procès en appel reste en attente.
Le silence officiel d’Alger tranche avec l’inquiétude croissante en France, où plusieurs voix s’élèvent, toutes tendances confondues, pour dénoncer une répression politique masquée derrière une procédure judiciaire. L’écrivain, connu pour sa liberté de ton et ses critiques du régime algérien, paie aujourd’hui le prix de son courage intellectuel.
Au-delà de la diplomatie prudente, une question demeure : jusqu’où l’Algérie entend-elle aller dans la répression des voix dissidentes, même lorsqu’il s’agit d’un écrivain internationalement reconnu ? Boualem Sansal, qui n’a jamais cessé de croire au dialogue, mérite mieux qu’une cellule et le silence.
La rédaction
(Photo Belgaimage)
