Un rapport confidentiel alerte sur une stratégie d’entrisme islamiste en France, révèle L’Opinion.
Bruno Retailleau hausse le ton. Le ministre de l’Intérieur français, déjà offensif sur les questions de sécurité et de laïcité, dénonce désormais une nouvelle menace : celle d’un islamisme discret mais structuré, porté par les Frères musulmans, accusés de vouloir « faire basculer la société dans la charia » par des moyens légaux et progressifs.
Selon L’Opinion, qui a révélé l’information, un rapport confidentiel baptisé Gouyette-Courtade – du nom d’un ambassadeur et d’un préfet missionnés au printemps 2024 – dresse une cartographie inquiétante de la mouvance frériste en France. Le document, en cours de déclassification, a également été relayé par CNEWS.
Une infiltration de la société française
Il recense une « petite pyramide resserrée » à la tête de l’organisation, détaille ses circuits de financement opaques, et décrit un mode opératoire s’appuyant sur des associations sportives, éducatives et cultuelles pour infiltrer la société et prendre le contrôle de mosquées.
Environ 130 à 140 lieux de culte seraient concernés. Sont cités notamment les lycées Averroès (Lille) et Al Kindi (Lyon), dont les contrats avec l’État ont été résiliés, l’institut de formation de Château-Chinon, ou encore l’ex-CCIF (Comité contre l’islamophobie), dissous en France mais toujours actif via la Belgique.
Une « menace pernicieuse »
« La matrice de l’islam politique, ce sont bien les Frères musulmans », affirme l’entourage de Retailleau. Moins voyants que les salafistes, les fréristes viseraient à subvertir l’ensemble du modèle républicain. Une stratégie qualifiée de « menace pernicieuse » par la Place Beauvau, qui appelle l’État à développer des « anticorps républicains ».
Mais le défi est immense : « On ne dissout pas une idéologie », reconnaît-on au ministère, où l’on redoute désormais un clientélisme islamiste, notamment dans les prochaines élections municipales.
La Rédaction
(Photo : Martin Bertrand / Hans Lucas via AFP)